1872 |
1872-63
Caroline Boblet (veuve Charrier)Lundi 21 octobre 1872
Lettre de Caroline Boblet, veuve d’Edouard Charrier (Paris) à Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
Compiègne, 21 Octobre 72
Et nous aussi bien chère Madame et jeune amie, nous <avons bien souvent> pensé, avec anxiété, à vous et aux chers vôtres ? où étiez-vous ? comment y étiez-vous ? quelle était votre position ? quelles vos craintes ? où vous adresser cependant une lettre < > éclaircissement < > enfin < > d'être au courant de ce qui <vous> concernait j'ai écrit à <notre chère amie une lettre> la veille même < > la vôtre me parvenait et la lumière s’est fait dans mon esprit mon esprit mais elle n’a pas l'éclat que j'eusse, que nous eussions désiré : vous vous résignez ! La résignation met une <sorte de baume> sur la douleur, mais elle est toujours l'indice de l'absence de bonheur : elle ne le remplace pas cependant comme vous le dites si chrétiennement. Dieu a ses jours et ses heures ; notre <destin> est de les attendre et notre consolation d'espérer.
En attendant la réalisation de ses espérances, la sagesse nous commande de jouir des biens que Dieu nous a laissés : excellent et digne mari1, jeunes filles2 intelligentes et bonne famille affectueuse < > < > particulier < > dévouement en la vie possible < > à ce qui vous est < > compensation à bien < >
Ce dévouement aux autres qui ne vous abandonne jamais, vous allez avoir à l'exercer plus régulièrement encore peut-être, car le 30 nous recommençons nos rapports hebdomadaires, mais vous allez voir <par compensation> à votre <envoi> la manifestation hebdomadaire aussi <parfaite> de notre <sollicitude>. je suis donc certaine que vous vous en réjouissez <avec> moi comme Marie, grand plaisir < > mes rapports < > avec de chères enfants qui < > déjà aimés par vous. A bientôt donc.
Je suis pour trois jours encore à Compiègne, et puis le 24 nos vacances seront finies : elles ont été bien attristées par le deuil de la famille, bien attristées aussi par l'accident de ma sœur3 qui a suivi ce deuil : mais les pertes, les douleurs ; n'est-ce pas <l'épreuve> de la vie de ce monde ; heureux ceux qui aspirent après un meilleur !
Vous ne me parlez pas des santés, j'espère qu'elles sont bonnes pour tous.
Veuillez <distribuer nos meilleurs> < > vous et vos chères filles < >
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D’après l’original
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