1873 |
1873-03
Félicité Duméril (épouse Duméril)Dimanche 26 et lundi 27 janvier 1873
Lettre de Félicité Duméril, épouse de Louis Daniel Constant Duméril (Morschwiller) à sa petite-fille Marie Mertzdorff (Paris)
Dimanche 26 Janvier 18731
J'ai été bien contente hier, ma chère petite Marie, en recevant ta bonne lettre. Depuis votre départ2 notre pensée était toujours avec vous tous d'abord dans le voyage, puis à votre arrivée à Paris et à votre installation chez votre excellente tante3 qui est maintenant votre petite mère à toutes les deux. Tout ce que tu nous racontes nous a vivement intéressés, ce plan que tu nous donnes de l'appartement4 nous permet de vous suivre dans les mouvements de la journée. Tout est pour le mieux, grâce à l'intelligence et au cœur qui ont présidé à ces divers arrangements. Pouvons-nous nous plaindre de votre départ, mes bien chères petites en songeant à tout ce que vous trouvez auprès de votre tante si conforme en tous points à vos deux chères mères5 qui sont au Ciel et qui vous suivront tendrement dans la vie. N'êtes-vous pas tout pour ce pauvre père6 qui saura prendre de la force auprès de ses chères petites filles7.
(Du Lundi 27) Nous recevons à l'instant une lettre de ton bon père et nous le remercions bien de nous avoir écrit. Nous apprenons que ta chère tante Aglaé a mal à la gorge, j'espère que cela n'aura pas de suite, mais nous désirons beaucoup avoir de ses nouvelles, nous ne demandons pas de longues lettres sachant combien le temps est précieux mais seulement quelques lignes. Le bon père parle de ses chères petites, de leurs attentions pour lui et pour la bonne famille auprès de laquelle elles vivent à présent. Au milieu de notre douleur, Dieu permet cependant que nous reprenions des forces par l'exemple de cette résignation chrétienne dont les chers parents Desnoyers8 donnent le modèle.
C'est Samedi soir, ma bonne petite Marie, que m'est arrivée ta chaise qui est d'un si joli travail et qui m'est si précieuse à tant de titres, je l'ai mise à côté de celle offerte dans le temps par ta petite mère9 et ta tante Aglaé. Ici nous n'allons pas mal pour la santé, mais ton bon-papa10 a été pris ces jours derniers par des douleurs de rhumatisme, heureusement il en est à présent à peu près débarrassé, mais il faut qu'il prenne des précautions.
Adieu mes bien chères petites filles nous vous embrassons comme nous vous aimons ainsi que les chers parents qui vous entourent.
Félicité Duméril,
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D’après l’original
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