Vendredi¹

Mon cher Charles, vos lettres font bien plaisir, je vous assure on les lit avec bonheur et on les garde précieusement. Les deux chéries² ont été bien gentilles pendant toute votre absence ; vous avez su par les lettres l'emploi du temps minute par minute mais ce que vous n'y avez pas lu c'est la manière raisonnable dont on a supporté l'absence du papa ; on a trouvé un peu triste de ne pas pouvoir en rentrant du cours³ lui raconter tout ce qu'on avait fait et vu mais on n'en a pas eu de chagrin. Les santés sont bonnes, Marie ne tousse plus et va très bien, le rhume d'Emilie est également fini elle a bonne mine tout en ayant de temps en temps son petit mal de tête dans le côté droit de la tête ; ce petit mal est sans doute amené par les dents qui se montrent de plus en plus ; du reste nous sommes allées ce matin au catéchisme et si le temps le permet nous sortirons dans la journée ; surtout ne vous préoccupez pas car cette bonne chérie n'est nullement malade ; je ne vous parle de ce petit mal de tête que parce que je veux toujours tout vous dire. Maman⁴ va mieux ; elle se lève toute la journée, nous venons de déjeuner avec elle.

Croyez, mon cher Charles, à notre profonde amitié et soyez sûr que par la pensée nous sommes près de vous pendant ce triste voyage.

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