1874 |

1874-17

Marie Mertzdorff

Dimanche 1er mars 1874

Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)

Dimanche 1<sup>er</sup> mars 1874

Dimanche 1<sup>er</sup> mars 1874

Dimanche 1er Mars 74

Mon cher papa

Je viens commencer cette lettre en attendant que l’on soit prêt pour partir à Conflans1. Il y a bien longtemps que nous <n’avions pas vu> nos amies comme aujourd’hui il fait un temps superbe et qu’oncle2 déjeune chez M. Grandidier3 puis va à la salle des ventes où l’on va bientôt commencer celle de M. Verreaux4 nous voulons en profiter.

Hier Hortense5 est venue avec sa tante6 à 4h elle <est restée> ici et le soir ses frères7 sont venus la chercher car je ne sais si je t’ai dit que Frédéric était revenu et que Raymond avait quelques jours <   >. Nous avons été avant le dîner à la chasse aux rats avec Charles Brongniart mais nous <n’en avons pas pris même> un seul, après le repas nous avons travaillé en causant.

Tantine8 était ravie et nous aussi.

Avant son arrivée nous avons été passer <1h> chez Marthe9 <  > avions fait une partie de croquet des plus charmantes mais comme toujours malgré ma vigoureuse résistance j’ai été battue. En rentrant je me suis mise à mon style qui je te l’annonce ne m’amusait pas trop c’était : « Qu’entendez-vous par bel esprit et par bon esprit vers lequel des deux est-il bon de < > ». Tu vois que ce n’était pas commode aussi n’est il pas complètement terminé.

Voilà Marthe qui arrive car elle vient avec nous voir Marie et Hélène ce qui l’amuse beaucoup sa maman10 va à Chevilly voir ses fils.

A tout à l’heure mon père chéri.

4h ½.

Nous arrivons de Conflans où nous avons trouvé mes deux amies en bonne santé. Hélène a cependant toujours la tête bandée et est encore un peu enflée elle n’a repris qu’à moitié son <ouvrage> mais elle dit qu’elle va bien. Marie est toujours telle que tu la connais, <on> ne dirait pas en la voyant qu’elle a 18 ans ½.

Je pense bien, mon petit père chéri, que c’est la dernière fois que je t’écris car tu t’es annoncé pour cette semaine et j’espère bien que ce sera plutôt au commencement qu’à la fin, tante t’attend vers le milieu.

Quel bonheur de te revoir mon cher petit papa !

Tante me dit qu’on sera forcé d’aller au grand bureau11 si je ne me hâte de terminer.

Adieu donc petit père je t’embrasse de tout mon cœur. Amitiés de tous et à tous

Ta fille

Marie

Notes

1 Conflans où les amies Marie et Hélène Berger sont en pension.
2 Alphonse Milne-Edwards.
3 Alfred Grandidier plutôt que son frère Ernest.
4 Jules Verreaux (1807-septembre 1873), botaniste et ornithologue.
5 Hortense Duval.
6 Probablement Constance Prévost, épouse de Claude Louis Lafisse.
7 Raymond et Frédéric Duval.
8 Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
10 Louise Milne-Edwards veuve de Daniel Pavet de Courteille.
11 Bureau de poste.

Notice bibliographique

D’après l’original


Pour citer ce document

Marie Mertzdorff, «Dimanche 1er mars 1874», correspondancefamiliale [En ligne], Correspondance familiale, 1870-1879, 1874,mis à jour le : 29/04/2013

Danièle Poublan

Cécile Dauphin

Centre de recherches historiques
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