1874 |
1874-55
Marie MertzdorffMardi 28 juillet 1874
Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
Paris le 28 Juillet 1874.
Mon cher Papa,
Je trouve bien inutile de t’écrire puisque c’est Jeudi matin que nous allons te voir et que je n’ai absolument rien à te dire si ce n’est que je vais bien et que je me réjouis démesurément de partir. Plus que 3 jours !
Hier Emilie1 et tante2 sont parties à 8h ½ du matin pour Louveciennes et cette bonne tante est revenue à 1h ½ me trouver pour que je ne m’ennuie pas trop, oncle3 n’est rentré avec Emilie qu’à 10h. Il a été décidé qu’Hortense4 viendrait probablement avec nous, néanmoins Mme Lafisse5 est allée aujourd’hui consulter son médecin pour savoir si cela était absolument nécessaire car cela l’ennuie fort juste de séparer les deux sœurs6 au moment où elles peuvent se voir un peu. Nous aurons la réponse demain.
Ma journée a été fort calme, je me suis gargarisée 15 fois oncle m’a fait 2 ou 3 petites visites et je ne me suis pas trop ennuyée grâce à cette bonne tantine.
Aujourd’hui nous avons été jouer chez Marthe7 où nous avons sauté à la corde et fait des bulles de savon. Maintenant il pleut et il paraît que M. Charles Deville8 a prédit ce temps là <jusqu’au> 16 de ce mois : c’est désolant.
Nous quittons peu à peu toutes nos maîtresses ; Mme Lima9 Mlle Duponchel10 et Mlle Bosvy ne reviendront plus. J’emporte beaucoup de dessin à Port11 (le tout est de savoir combien j’en ferai) par contre je ne prends pas un seul devoir français Mlle Bosvy trouve que j’ai bien travaillé et que je dois me reposer complètement.
Le nombre de coutures et d’ouvrages que j’emporte est effrayant.
Bonne-maman Desnoyers12 est là, elle ne va pas mal et arrive de Louveciennes où elle a couché.
Mon pauvre petit père quelle sale lettre < > d’excuses à te faire ce n’est f vraiment pas < > d’écrire si mal, mais aussi je ne sais pas comment je m’arrange je suis toujours pressée par l’heure de la poste.
Je crois que je t’ai dit tout ce que j’ai dans l’esprit en ce moment je te répète que < > presque tout à fait <remise>, que ma langue se nettoie et que je n’ai plus d’aphtes. Je t’embrasse bien bien fort
à bientôt mon petit père < > combien je me réjouis.
Ta fille qui t’aime énormément.
Marie
Notes
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D’après l’original
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