1874 |

1874-87

Marie Mertzdorff

Jeudi 24 décembre 1874

Lettre de Marie Mertzdorff (Paris) à son père Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)

Jeudi 24 décembre 1874

Jeudi 24 décembre 1874

<Marie Edwards >      

Paris le 24 Décembre 1874

Mon Père chéri,

Merci mille fois pour ta bonne lettre reçue ce matin et pardon autant de fois pour être restée si longtemps sans t’écrire ; mais les derniers numéros du journal disait bien vrai le Lundi ; on a tout à faire le Mardi on recule effrayé et le Mercredi tout est fini mais le cours1 est là et lui seul remplit toute la journée, le matin à repasser ; le soir à se raconter les faits importants de cette après-midi la plus émotionnante et la plus amusante de toutes. Me voilà donc à Jeudi il est 2 h mais hélas je n’ai rien fait encore je ne ferai rien et cependant ma journée est bien remplie je te l’assure. Ce matin nous avons été à 8 h donner des petites aux robes aux enfants de la rue de l’épée de Bois afin qu’elles les aient pour le jour de Noël elles paraissaient bien contentes. Nous n’étions ici qu’un ¼ d’heure avant le déjeuner Mlle Poggi2 étant arrivée à 10 h j’ai pris ma leçon puis j’ai fait 2 problèmes sur l’addition des fractions (ils étaient bons !) et j’ai jeté un coup d’œil sur toutes mes leçons. A midi Mlle Bosvy est arrivée j’ai pris une leçon maintenant me voilà t’écrivant, tante3 arrive avec une voiture et nous partons rue des Postes et chez Paulette4 qui va mieux mais cependant qui ne marche pas encore.

Que vous êtes heureux à Vieux-Thann de n’avoir pas de neige ici tout est blanc et depuis ce matin cela ne cesse pas de tomber. On gèle dehors surtout ceux qui ne sont pas bien couverts car nous le nous recevons bravement le froid. Lundi soir nous nous sommes extrêmement amusées le dîner s’est très bien passé et dans la soirée oncle5 nous a fait tirer une petite loterie.

Devine Père chéri d’où je t’écris ? Je suis chez Paule, nous n’y sommes que pour bien peu de temps aussi <   > en te demandant mille pardons t’embrasser bien fort et te dire <que> tu ne m’en voudras n’est-ce pas papele mignon.

Ta fille affectionnée

Marie

Notes

1 Le cours de Mme Charrier.
2 Mlle Poggi, professeur de piano.
3 Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.
4 Paule Arnould.
5 Alphonse Milne-Edwards.

Notice bibliographique

D’après l’original


Pour citer ce document

Marie Mertzdorff, «Jeudi 24 décembre 1874», correspondancefamiliale [En ligne], Correspondance familiale, 1870-1879, 1874,mis à jour le : 17/10/2013

Danièle Poublan

Cécile Dauphin

Centre de recherches historiques
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