6 Sept^embre

Mon cher enfant, ta bonne lettre de ce matin me rassure et me remplit de joie à ton endroit, mais je suis navrée de la triste nouvelle que tu m’apprends. Pauvre petit Hubert1 ! venir mourir misérablement à l’hôpital dès le début de son service. Je pense à ses pauvres parents séparés de lui depuis 2 ans ! je pense aussi que, s’ils avaient été de ce côté ce malheur ne serait pas arrivé… n’est-ce pas l’intervention de ton papa2 qui t’a sauvé l’an dernier ? tout cela est triste, triste, mais est en même temps pour moi une nouvelle occasion de remercier le bon Dieu qui a été si bon pour nous ! Pauvre Hubert, il faut prier pour lui… Peut-être la vie eût-elle été bien dangereuse pour lui et peut-être que Dieu est cruellement bon en la lui retirant en ce moment. Pierre3 craignait que, jusqu’ici, son existence, qui a été un peu celle d’un malade ou au moins d’un délicat, ait été bien vide… Je t’envoie de l’alcool de menthe et le lait sucré que j’ai trouvé hier. Ne te crois pas trop tôt guéri et continue à lutter contre l’infection qui n’est peut-être pas entièrement finie et pourrait avoir des retours offensifs. Ne bois pas d’eau qui n’ait été bouillie.

Je t’embrasse tendrement mon petit.

Emy

Toujours rien, je m’en réjouis car Elise4 est un peu enrhumée et je voudrais que ce soit passé avant.