1917 |

1917-014

Guy de Place

Vendredi 16 mars 1917 (B)

Lettre de Guy de Place (mobilisé) à M. Meng (Fellering)

Vendredi 16 mars 1917 (B)

Vendredi 16 mars 1917 (B)

Vendredi 16 mars 1917 (B)

Répondu le 23 Mars 1917
19 Avril 1917

Le 16 Mars

Mon cher Monsieur Meng

Les circonstances ne sont pas très favorables à la correspondance et il m’a été impossible de répondre plus tôt à vos lettres.

Pour l’affaire Mautter, vous pouvez payer tout l’intérêt échu à ses héritiers – au cours du change à la date de l’échéance. Il y aura donc plusieurs calculs à évidemment faire suivant chaque échéance. Evidemment il serait intéressant de rembourser le capital au cours actuel. Vous me dites que M. Meyer y a fait allusion, mais l’a-t-il demandé ? Je ne crois pas qu’il puisse nous obliger à le faire (ce n’est d’ailleurs pas son intérêt). Jusqu’ici nous n’avions pas le droit de rembourser ; actuellement nous en avons le droit, mais pas l’obligation. Avant de vous répondre sur ce remboursement de capital d’une manière ferme, je voudrais savoir si cela ne vous mettra pas à court pour notre trésorerie. Nous avons de grosses charges et nous ne savons pas combien de temps elles peuvent durer encore. Que va nous donner la vente du charbon ? – et qu’est-ce qu’il vous reste d’argent liquide, soit chez vous dans la caisse, soit dans les banques où nous pouvons puiser ? à ce propos, il y a quelque temps nous devions avoir une centaine de mille francs en caisse : c’est beaucoup d’argent qui dort, lorsque nous payons des intérêts en banque, et il n’y a peut-être plus lieu de conserver autant en caisse. Ne pourrait-on soit rembourser aux banques (ce qui a l’inconvénient de nous obliger peut-être à un moment donné à redemander un découvert qu’on nous refuserait peut-être, et ce qui nous enlève la disposition de l’argent), soit plutôt en placer une partie en bons du trésor à 6 mois par l’intermédiaire d’un banquier comme Offroy chez lequel nous ne devons pas avoir de découvert ?

Pour le modèle d’état que vous m’avez envoyé je suis d’avis de maintenir les colonnes 1-2-3-4. Les colonnes 7 et 8 passeront 6 et 7 et la colonne 6 prendra le n°8.

Les 5 premières colonnes devraient être réunies sous un même titre indiquant que la créance s’applique à des marchandises qui étaient sorties de nos magasins au moment de la déclaration de guerre et dont le règlement n’était pas effectué. Le total des sommes que vous porterez dans les colonnes 6 et 7 (en rouge nouveau  numérotage) et dont vous remettez détail sur facture au séquestre correspondra comprendra évidemment des [parts] de ports, peut-être même retour d’effets impayés.

[sur] le total des sommes que vous porterez dans les colonnes 6 et 7 (nouveau numérotage) et dont vous [   ] au séquestre comprendra évidemment [   ]

Certaines de ces pièces étaient peut-être en dépôt chez nous depuis longtemps, terminées, facturées, non payées. Le cas d’ailleurs sera rare.

Il me semble que dans la colonne 7 (nouveau numérotage) il y aura des ½ [façons] et des ports surtout car il doit y avoir en majorité des pièces non terminées. Il y aura lieu de faire très attention de ne pas faire de double emploi ; il peut y avoir à Lyon des pièces qui étaient à disposition chez nous non payées : attention qu’elles ne figurent pas des 2 côtés. En somme dans les 5 premières colonnes il ne peut figurer que ce qui a trait à des pièces qui n’étaient plus chez nous au moment de la guerre, puisque le reste est soit brûlé, soit à Lyon, soit à Vieux-Thann encore.

Je ne me dissimule pas que je demande un travail difficile et minutieux, mais il est absolument nécessaire qu’il soit fait pour pouvoir demander au séquestre notre dû.

A la hâte, cordialement à vous et autour de vous.

G. de Place


Notice bibliographique

D’après l’original


Pour citer ce document

Guy de Place, «Vendredi 16 mars 1917 (B)», correspondancefamiliale [En ligne], Correspondance familiale, 1910-1919, 1917,mis à jour le : 30/04/2015

Danièle Poublan

Cécile Dauphin

Centre de recherches historiques
EHESS
54 boulevard Raspail
F-75006 Paris