Confidentielle

Fellering, le 3 Mai 1918

Monsieur de Place
aux armées

Je vous ai écrit il y a quelque temps1 au sujet de la vente éventuelle des usines Berger & André à V^ieux-Thann.

Les mêmes personnes qui m’en avaient déjà parlé (MM. Dreyer père & fils2) viennent de me communiquer, toujours à titre confidentiel et en me demandant ma parole, que j’ai donnée, de ne parler qu’à vous seul, comme chef de la maison DJC3, qu’étant ces jours derniers à Epinal, elles ont appris d’une source qu’elles croient digne de foi, que Thann est en pourparlers avec M. Beha pour acheter les dites [usines]. Un mandataire de Thann a, paraît-il, [déjà pu] à V^ieux-Thann inspecter l’état des lieux.

L’acheteur offre un million de francs, le vendeur demande un million de marks.

M. Beha est attendu un de ces jours ici [  ] pour cette affaire qui pourrait être en corrélation avec la demande de renseignements faite il y a quelques mois par le bureau Eckel4 de Lyon.

D’autres renseignements me seront [  ] le cas échéant.

Il est bien entendu qu’on nous donne tous ces détails sans pouvoir en contrôler l’exactitude, simplement à titre d’indication en tenant compte des bons rapports existant de tout temps entre industriels et commerçants de la vallée et moi je suis dans mon rôle de vous les transmettant tels qu’on me les a donnés.

Recevez, Monsieur, mes salutations les plus empressées.

E. Hochstetter