1917 |

1917-080 bis

Emilie Mertzdorff (épouse Froissart)

Jeudi 4 octobre 1917

Lettre d’Emilie Mertzdorff, épouse de Léon Damas Froissart (Brunehautpré) à son fils Louis Froissart (Fontainebleau)

Jeudi 4 octobre 1917

Jeudi soir1

Mon cher Louis,

Il me semble que le renseignement que j’envoie à Louise2 au sujet de l’adresse de Françoise (Roubaix Wattrelos et non Wattrelos tout court) ne vaudrait pas son timbre de 5  sous si je n’y joignais une poignée de tendresses à ton intention. Car vraiment je n’ai pas grand-chose d’autre à te dire depuis ma lettre d’hier soir.

Je reviens de Campagne pédestrement par un temps délicieux, un coucher de soleil et un lever de lune merveilleux. Le but de ma promenade était une visite à l’ouvroir agrémentée d’une visite à Mlle Lecherf. Le fils Lecherf part pour l’armée d’Orient le 28 Novembre. Ce sera un bien grand vide pour son pauvre père, néanmoins personne ne se lamente.

La machine à écrire, je crois, a besoin d’être un peu nettoyée, et mon talent de dactylo surtout a besoin d’entraînement pour se perfectionner. Je ne suis pas fière de mon œuvre.

Ton pauvre papa3 est surchargé de besogne ; celle de Bamières s’y ajoute encore, il est vrai que pour cette expertise, rien ne presse. Je suis navrée de ne pas pouvoir l’aider et de me sentir si loin de la Femme Forte qui « considère un champ et l’achète pendant que son mari est aux Assemblées !... »

Je t’embrasse, mon cher petit, après ce bavardage.

Emy

Ton papa vient de recevoir une lettre pressante de François-Marsal4 pour lui demander de faire la propagande pour l’emprunt5. Il va sans dire que ce n’est pas écrit pour lui seul et cela dénote, il me semble, un mince succès pour l’emprunt.

Notes

1  Lettre non datée. Elle est écrite un jeudi, à Brunehautpré, avant le 28 novembre et au lendemain d’une autre lettre. L’allusion à la machine à écrire laisse supposer qu’il s’agissait d’une « gazette ». Nous proposons le 4 octobre 1917, bien que « le fils Lecherf » (Louis ?) semble très jeune pour être mobilisé.

2  Louise et Françoise employées par les Froissart.

3  Léon Damas Froissart.

4  Frédéric François-Marsal (1874-1958), officier, banquier, conseiller pour les questions financières et économiques auprès du général Joffre, futur homme politique.

5  Des emprunts nationaux sont lancés en novembre 1915, octobre 1916, 1917 et 1918.


Notice bibliographique

D’après l’original


Pour citer ce document

Emilie Mertzdorff (épouse Froissart), «Jeudi 4 octobre 1917», correspondancefamiliale [En ligne], 1910-1919, Correspondance familiale, 1917,mis à jour le : 02/12/2016

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Danièle Poublan

Cécile Dauphin

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