1876 |

1876-055

Marie Mertzdorff et Aglaé Desnoyers (épouse Milne-Edwards)

Lundi 26 juin 1876

Lettre d’Aglaé Desnoyers (épouse d’Alphonse Milne-Edwards) (Paris) à Charles Mertzdorff (Vieux-Thann), avec un ajout de Marie Mertzdorff

Lundi 26 juin 1876

Lundi 26 juin 1876

Lundi1

Mon cher Charles,

Marie2 recommence à éternuer, elle a repris un rhume de cerveau il y a 2 jours. Depuis votre départ elle ne toussait presque plus, mais aujourd’hui elle recommence un peu, aussi ai-je de nouveau demandé M. Dewulf3 qui a refait, avec grand soin, l’examen de la poitrine, du dos, des bronches ; ne voyant pas trop ce qu’il pouvait faire pour que cette disposition à s’enrhumer si facilement disparaisse, il m’a demandé si nous n’aimerions pas à prendre l’avis d’une autre personne ; naturellement nous avons approuvé et il va demander à M. Potain4 (qu’on regarde comme un très bon médecin) de venir soit Jeudi soir Vendredi. J’avoue que je serai bien contente qu’on nous donne quelque chose pour guérir cette gorge qui nous amène cette toux nerveuse qui a de la ressemblance avec la coqueluche.
Je l’ai fait rester au lit ce matin pour voir si nous pourrions faire disparaître promptement ce rhume, elle a mangé, bavardé, ri, et comme il fait chaud, elle vient de s’endormir. Quand elle voudra elle se lèvera ; du reste elle tousse peu.
Soyez sûr, mon cher Charles, que je vous dis tout exactement sans passer la moindre chose sous silence.

Emilie5 va très bien, elle a sa grosse figure toute ronde que vous lui connaissez ; elle apprend en ce moment ses leçons afin de tâcher d’enfoncer Marie de Blives, mais elle n’ose pas espérer le faire. Maman6 est mieux qu’au moment de votre départ, elle est ici et me charge de mille choses pour vous.

Hier a eu lieu la fameuse réunion de Mlle Poggi ; nos deux chéries7 ont très bien joué. Du reste j’avoue que je suis bien contente d’elles, il me semble qu’il est impossible d’être plus gentilles et meilleures qu’elles ne le sont ; et il ne me semble pas être aveuglée par la tendre amitié que le leur porte.

Adieu, mon cher Charles, Marie et Emilie vous embrassent bien fort et je me permets d’en faire autant.
Bien des amitiés à bon-papa et à bonne-maman8 de notre part
AME

Mon Père chéri, tante9 tient à ce que je vienne moi-même te dire que depuis midi je n’ai toussé qu’une fois et il est 5h [demi] surtout ne te tourmente pas. Je suis levée et t’embrasse tendrement  

Marie   

Notes

1  Lettre à situer au lendemain de la réunion chez Mlle Poggi, qui a eu lieu le dimanche 25 juin.

2  Marie Mertzdorff.

3  Le docteur Louis Joseph Auguste Dewulf.

4  Pierre Carl Édouard Potain (1825-1901), médecin cardiologue, connu aussi pour ses travaux sur la pneumonie.

5  Emilie Mertzdorff, sœur de Marie.

6  Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers.

7  Marie et Emilie Mertzdorff.

8  Louis Daniel Constant Duméril et son épouse Félicité Duméril.

9  Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.


Notice bibliographique

D’après l’original


Pour citer ce document

Marie Mertzdorff et Aglaé Desnoyers (épouse Milne-Edwards), «Lundi 26 juin 1876», correspondancefamiliale [En ligne], 1876, 1870-1879, Correspondance familiale,mis à jour le : 19/05/2017

Danièle Poublan

Cécile Dauphin

Centre de recherches historiques
EHESS
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