1877 |

1877-068

Charles Mertzdorff

Mardi 17 juillet 1877

Lettre de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa fille Marie Mertzdorff (Paris)

Mardi 17 juillet 1877

Mardi 17 juillet 1877

17-7-18771

Ma chère Marie.

Je viens de lire la lettre de ta chère sœur d’après elle je vois que rien n’est changé & que vous pensez toujours être à Vieux-Thann vers le 26/27 ce qui me réjouit beaucoup comme vous le pensez bien.

J’irai ce soir à Wattwiller, je comptais t’écrire mais au lieu de cela j’ai du aller chez les henriet, je suis à la fin de ma saison sans y avoir été une seule fois, cela ne me semblait pas convenable. Il paraît que hier le jeune ménage Baudry2 était de retour à Cernay au grand bonheur des parents3 ; le soir il devait y avoir [  ] réception officielle par les pompiers etc etc....
Je retourne demain mercredi à Wattwiller & je souperai chez les henriet avec la jeune dame.

Ici aussi le ménage4 s’installe. le wagon de meubles de Paris est arrivé [   ] de transporter en ce moment de notre gare et de déballer au fur & à mesure. Broesch tapissier est à l’œuvre de sorte qu’à votre arrivée vous les trouverez chez eux.

Seulement la semaine prochaine ces dames Stackler5 pensent quitter pour Albisbrunn, Marie ne veut y rester qu’une 10ne de jours, j’insiste pour qu’elle prolonge son séjour. J’avoue que je compte peu sur mes belles recommandations, la jeune dame voudra jouir de son nouvel appartement et restera le moins longtemps possible. La cuisinière du nouveau ménage est ici avec ces dames, l’on travaille à force & le fait est qu’il a à faire lorsqu’il s’agit de tout mettre en place & de polir et nettoyer toute chose. Vous verrez avec plaisir toutes ces merveilles. Marie regrette beaucoup ne pas être à la maison à votre arrivée et elle voulait [   ] sa mère toute seule mais cela ne lui sera pas permis.

Les dames Berger6 ne bougent pas cet été à ce qu’il paraît, du reste elles vont bien & n’ont pas besoin de saison de bain etc.
Bon-papa & Maman7 vont bien, Madame Stackler a élu domicile au Moulin, mais elle dîne ici et passe toute sa journée d’ouvrir des paquets. La jeune dame est un peu la Mouche du Coche.

Au moulin je fais faire d’assez grands travaux au Canal nous avons profité des basses eaux, de l’arrêt des usiniers Dimanche & Lundi derniers pour ce travail mais il est loin d’être fini & je doute que nous puissions arriver cette fois-ci encore, il nous faudra encore quelques dimanches.

J’ai reçu une lettre de Saxon où se trouvent M & Mme Zaepffel8. ils vont assez bien, ne sont pas contents d’être forcés tous deux de séjourner en Suisse. Ils préfèreraient de beaucoup être à Colmar. Mais M. Z. a un congé très court, il a bien mauvaise mine & a besoin de soins.

Ce serait bien gentil si Mme Dumas9 pouvait venir passer quelques semaines à Vieux-Thann, il faut vous mettre toutes deux10 avec tante11 pour la persuader que l’air des Vosges vaut celui des Alpes. Comme elle n’est pas bien difficile pour l’hôtel celui de Vieux-Thann sera peut être suffisant & surtout l’on y est bien libre. Jeannot12 se promènerait bien sûr plus à Vieux-Thann que s’il va seul avec sa mère en Suisse.

Comme tu sais j’ai du monde, il est midi & je te quitte. Tu comprends [mon] bonheur de penser que bientôt je vais vous embrasser à Vieux-Thann ! Un bon bec à ta sœur, toutes mes affections à tes [chers parents13] [  ] toujours si bons pour nous tous.
tout à toi ton père
ChsMff

Notes

1  Papier à en-tête : Charles Mertzdorff
Au Vieux-Thann-Alsace.

2  Paul Baudry et son épouse Jeanne henriet.

3  Louis Alexandre henriet et son épouse Célestine Billig.

4  Léon Duméril et son épouse Marie Stackler.

5  Marie Stackler-Duméril et sa mère Marie Stéphanie Hertzog, veuve de Xavier Stackler (« Madame Stackler »).

6  Joséphine André, épouse de Louis Berger, et ses filles.

7  Louis Daniel Constant Duméril et son épouse Félicité Duméril.

8  Emilie Mertzdorff, épouse d’Edgar Zaepffel, sœur de Charles Mertzdorff.

9  Cécile Milne-Edwards, épouse de Ernest Charles Jean Baptiste Dumas.

10  Marie Mertzdorff et sa sœur Emilie.

11  Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.

12  Jean Dumas.

13  Alphonse Milne-Edwards et son épouse.


Notice bibliographique

D’après l’original


Pour citer ce document

Charles Mertzdorff, «Mardi 17 juillet 1877», correspondancefamiliale [En ligne], 1877, 1870-1879, Correspondance familiale,mis à jour le : 20/03/2018

Danièle Poublan

Cécile Dauphin

Centre de recherches historiques
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