1879 |

1879-087

Louise Milne-Edwards (veuve Pavet de Courteille)

Mardi 2 septembre 1879

Lettre de Louise Milne-Edwards, veuve de Daniel Pavet de Courteille (Paris ?) à Marie Mertzdorff (Vieux-Thann ?)

Mardi 2 septembre 1879

Mardi 2 septembre 1879

Pour Marie
Mardi 2 Septembre1

Oui certes, ma chère enfant, j’accepte ton amitié avec joie, je serais trop trop heureuse si j’avais trois filles2 comme vous ; Dieu en a disposé autrement, je ne veux pas murmurer, tout ce qu’il fait est bon et je m’applique à voir sa Providence en toutes choses, acceptant de sa main paternelle les chagrins, comme les joies. J’ai eu de grands sacrifices à faire dans ma vie, mais je dois reconnaître que j’ai eu aussi de grandes consolations et l’affection que me témoignent tous ceux que j’aime n’est pas la moindre, elle m’a aidée à supporter bien des moments difficiles !

Je ne saurais trop vous répéter, mes chères filles, combien je jouis de l’intimité qui existe entre Marthe et vous ; j’y vois, non seulement une satisfaction pour le présent, mais un bonheur pour l’avenir, des liens si étroits, si solides sont un bienfait pour toute la vie. Vous avez son cœur tout entier et sans la moindre altération depuis bien des années déjà. Que de fois, elle m’a répété : Je les aime tous les jours davantage et pourtant je les aimais tant que je ne croyais pas possible d’aimer davantage !
En pareilles conditions, tu peux comprendre facilement, ma chère Marie, que je suis plus contente au fond du cœur en sachant que Marthe est heureuse avec vous, plutôt qu’en la gardant pour la voir s’ennuyer auprès de moi ; aussi je partage sa reconnaissance envers tous ceux qui lui procurent de si charmantes vacances !

Je voudrais bien que Tante3 ne se fatiguât pas comme elle le fait, elle devrait, dans l’intérêt de tous se modérer un peu, et ne pas risquer de se rendre vraiment malade ; toi, ma bonne chérie, qui as un peu d’influence sur elle, tâche d’obtenir un peu de repos qui me paraît bien nécessaire.

Adieu mes chéries, je ne vous sépare pas dans mon cœur et je vous embrasse en bloc bien tendrement.
L.P.

Notes

1  Lettre sur papier-deuil, non datée, probablement de 1879.

2  Probablement le trio : Marie et sa sœur Emilie Mertzdorff, et sa propre fille Marthe Pavet de Courteille.

3  Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards.


Notice bibliographique

D’après l’original


Pour citer ce document

Louise Milne-Edwards (veuve Pavet de Courteille), «Mardi 2 septembre 1879», correspondancefamiliale [En ligne], Correspondance familiale, 1870-1879, 1879,mis à jour le : 13/12/2018

Danièle Poublan

Cécile Dauphin

Centre de recherches historiques
EHESS
54 boulevard Raspail
F-75006 Paris