Pas mal d’ouvriers travaillent à la maison Guth, futur hospice de Vieux-Thann. L’on monte en ce moment une petite annexe à la maison même, bains, buanderie et au-dessus, salle pour les hommes ; ce ne sera pas trop mal, assez grand pour commencer et suffisant pour un essai de 4 à 5 ans, moment où je ferai du neuf si Dieu me prête vie. Les succès de notre docteur1 sont toujours croissants ce qui n’empêche pas qu’il y a toujours beaucoup de maladies et de décès ici.

Thérèse2 est occupée du trousseau de l’hospice, et c’est une grosse chose à préparer, tout sera neuf et ne sera guère prêt que pour le printemps, il en sera de même pour la maison, mais pour ma gouvernante c’est une grosse affaire et elle s’y met, comme en toute chose, de tout cœur. Cependant, elle vient d’avoir une petite déception ; ayant déjà disposé des rideaux de la chambre à coucher de M^me Zaepffel3, elle les a lavés et refait cylindrer, comptant les mettre à l’hôpital ; et voilà ma sœur, qui ne sait rien de tout cela, qui les réclame probablement pour les monter dans sa maison de Colmar. C’est vendre la peau de l’ours et j’ai dû lui faire part des méfaits de ma bonne. Mais c’est étonnant comme la perse imprimée redevient belle entre les mains de Thérèse et c’est neuf.