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1792-02
André Marie Constant DumérilJeudi 19 janvier 1792
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à sa mère Rosalie Duval (Amiens)
N° 30
Rouen le 19 Janvier 1792
Maman,
Vous vous plaignez que mes lettres sont courtes ; que voulez-vous que je vous dise. Je ne puis vous donner que du verbiage, Vous apprendre des nouvelles que vous avez su quinze jours avant moi. Je suis donc forcé de me restreindre. Vous parler de moi ; je crois qu’il en est hors de propos, vous voulez que je me fixe à un état lorsque vous l’avez fixé ainsi. J’abandonne tout au temps, je me sauve à la nage et j’aborde où je puis. J’ai été passer dimanche et lundi chez le secrétaire de l’académie homme âgé ami de M. Thillaye auteur de plusieurs ouvrages, et connu surtout par celui sur les Teintures, imprimées par les ordres du gouvernement. C’est monsieur Dambourney. Il m’a fait promettre de l’aller voir de temps en temps. Il demeure à deux lieues de Rouen. Il m’a dit les choses les plus agréables et que d’après la manière dont M. Thillaye lui avait parlé de moi dans son dernier voyage, où je l’accompagnais, il ferait en sorte de me servir en tout ce qui dépendrait de lui. Vous dites que vous ne trouvez pas d’occasion, cependant il n’est pas de semaine où il s’en trouve, et chez M. Edeline au faubourg Beauvais et à la pomme de Pin, Rue de Metz. J’ai vu monsieur Morel ces jours-ci. Quels sont les Juges criminels ? M. Dubois sera-t-il greffier ? Donnez-moi des nouvelles de ma tante de Quevauvillers1 : sa situation suivant ce que vous m’en dites est inquiétante. J’ignorai la mort de M. le curé d’Oisemont. Qu’est-ce qui est nommé à sa place2.
Nous allons avoir ici deux nouveaux cours, auxquels MM. les académiciens, lorsque je fus leur faire visite à la nouvelle année, pour les remercier de la clef du jardin, m’ont fort engagé de me livrer : c’est un cours de Physique expérimentale qui traitera de la force Physique et morale de l’homme et dans lequel on donnera connaissance de toutes les machines, comme moutons, leviers, bâtards, écrans etc. Le second est un cours de chimie. Si je puis profiter du 1er je le ferai, car pour le second je le pourrai partout.
Adieu je vous embrasse et suis
Votre fils Constant Duméril
Notes
Notice bibliographique
D’après le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 1er volume, p. 88-90
Pour citer ce document
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Compléments historiographiques
Cécile Dauphin
Centre de recherches historiques
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