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1814-15

André Marie Constant Duméril

Jeudi 10 novembre 1814

Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son ami Pierre Fidèle Bretonneau (Chenonceaux)

Paris, le 10 novembre 1814.

Mon cher ami, j’ai le plaisir de vous annoncer que l’affaire de votre réception a été arrangée hier au conseil, où j’ai assisté. Il a été arrêté que vous seriez exempté des trois premiers examens, de sorte que vous n’aurez à soutenir que le quatrième examen sur la Médecine légale, l’Hygiène, la Physique ; le cinquième sur la Médecine et la Chirurgie cliniques, en latin, et la thèse. Descot fils, qui était venu déjeuner la veille chez moi, avait parfaitement préparé les voies. Vous pourrez venir maintenant quand vous voudrez, vous serez bientôt libéré. J’espère que vous ne vous tourmenterez pas de ces deux examens, car je ne compte pas la thèse. Soyez tranquille, vous aurez les examinateurs que vous désirerez.

Je suis de retour ici depuis le 2 dans la nuit. J’ai continué d’être malade pendant tout le voyage1, que par des circonstances bizarres je n’ai pu abréger.

Depuis mon retour j’ai repris de l’appétit, et je suis beaucoup mieux. Je me suis beaucoup tranquillisé, j’ai peu parlé, je suis resté longtemps au lit, je ne suis sorti qu’en voiture et bien couvert ; mais comme je tousse toujours quand je fais des mouvements ; que les accès, lorsqu’ils sont un peu forts, amènent des nausées ; enfin que j’ai une sorte de coqueluche, nous avons décidé, Guersant et moi, que je m’appliquerais sur l’épigastre un emplâtre d’émétique retenu par la poix de Bourgogne, ce que j’ai fait hier soir.

Dans deux jours j’aurai là cinq ou six boutons analogues à ceux du vaccin, et de l’irritation desquels nous attendons quelque bien. J’espère qu’à votre arrivée vous me trouverez tout à fait bien ; au reste je suis décidé à ne reprendre mes occupations que lorsque je serai tout à fait guéri.

Veuillez, je vous prie, présenter mes amitiés respectueuses à Mme Bretonneau. Je vous remercie de vos offres obligeantes auprès de M. Chaptal ; il paraît décidé que Latreille sera nommé. Je ne ferai aucune démarche.

Guersant, qui est près de moi, se rappelle à votre amitié ; il me charge de vous dire que s’il ne vous a pas écrit, c’est qu’il savait que j’en avais l’intention. Cloquet2 est très bien.

Votre tout dévoué et sincère ami.

Notes

1 La tournée de jurys de médecine.
2 Probablement Jean Baptiste Cloquet, plutôt que son fils Hippolyte.

Notice bibliographique

D’après Triaire, Paul, Bretonneau et ses correspondants, Paris, Félix Alcan, 1892, volume I, p. 223-224. Cet ouvrage est numérisé par la Bibliothèque inter-universitaire de médecine (Paris)


Pour citer ce document

André Marie Constant Duméril, «Jeudi 10 novembre 1814», correspondancefamiliale [En ligne], Correspondance familiale, 1810-1819, 1814,mis à jour le : 17/08/2010

Danièle Poublan

Cécile Dauphin

Centre de recherches historiques
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