1841 |

1841-01

André Marie Constant Duméril

Lundi 28 juin 1841

Lettre d’André Marie Constant Duméril (Le Havre) à sa femme Alphonsine Delaroche (Paris)

Lundi 28 juin 1841

Lundi 28 juin 1841

Lundi 28 juin 1841

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Havre lundi 28 juin 1841.

Ma chère amie,

Nous sommes arrivés ce matin à 7h ¼. M.  DelaRoche, Henry1 et M. de Tarlé nous attendaient à la voiture. le voyage a eu lieu sans le moindre encombre et le temps était resté très beau pendant toute la nuit. Le soleil et l’aurore qui l’avait précédé, nous promettaient une très belle journée ; mais à peine arrivés à Harfleur, la pluie a commencé d’abord faible, mais depuis notre arrivée à la côte elle a continué jusqu’à ce moment où il est près de midi. M. DelaRoche et Henry, qui avaient fait venir une voiture, m’ont amené à la côte ; mais Henry est retourné en ville peu de temps après pendant que je faisais ma toilette. J’ai trouvé en bon état toutes mes hardes ; je les ai rangées et nous avons déjeuné avec Emilie2 et M. et Mme delaRoche. j’ai trouvé la première grandie et en très bonne santé. je n’ai point vu encore madame Latham3. elle avait hier une grande réunion. d’abord à dîner, puis le soir et Henry m’a dit qu’il la croyait un peu fatiguée. j’irai chez elle tout à l’heure.

Madame Dunoyer n’a pas dormi cette nuit et elle parait assez fatiguée. Quant à Isabelle4 elle a fait un fort bon somme et était bien en train.

Madame DelaRoche est aux petits soins pour moi comme toujours. elle me propose de me faire prendre le matin une tasse de lait chaud et j’ai accepté. je n’ai presque pas toussé cette nuit, ni depuis. je ne suis pas fatigué de la route et j’ai très bien déjeuné, je t’assure.

après avoir été chez Madame Latham je descendrai à la ville porter ma lettre et voir Henry à son Bureau, ainsi que M. Latham, de la chez Madame De Tarlé5 et je reviendrai à la côte, si la pluie qui dure encore vient à cesser comme je l’espère.

Madame DelaRoche m’a déjà annoncé qu’elle réunissait à dîner samedi prochain la famille de Tarlé et leurs hôtes et qu’il y aurait une plus grande réunion le soir où en particulier se trouverait la famille Chaussé et je suppose le prétendant de l’aînée de ces demoiselles6, dont le nom m’échappe mais qui est un peu parent de la famille de M. Brémontier7.

Dans une prochaine lettre je te donnerai plus de détails parce que j’aurai plus de choses à te dire ne attendant je t’embrasse tendrement, fais mes amitiés à notre famille

Ton ami

C.D.

Annexes

Madame Duméril

rue Cuvier n°7

au jardin du Roi

Paris

Notes

1 Michel Delaroche et son fils Henri.
2 Emilie Delaroche, fille de Michel Delaroche et Cécile Delessert.
3 Pauline Elise, autre fille des Delaroche, épouse de Charles Latham.
4 Isabelle Dunoyer.
5 Suzanne de Carondelet, épouse d’Antoine de Tarlé.
6 Marie Claire Chaussé épouse en 1841 Gustave Quesnel, désigné ici comme le « prétendant ».
7 Georges Bertin Brémontier, inspecteur des Ponts et Chaussées, dont Charles Auguste Duméril vient d’épouser la fille Alexandrine.

Notice bibliographique

D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril à sa femme, p. 17-19)


Pour citer ce document

André Marie Constant Duméril, «Lundi 28 juin 1841», correspondancefamiliale [En ligne], Correspondance familiale, 1840-1849, 1841,mis à jour le : 05/10/2007

Danièle Poublan

Cécile Dauphin

Centre de recherches historiques
EHESS
54 boulevard Raspail
F-75006 Paris