1793 |
1793-08
André Marie Constant DumérilSamedi 4 mai 1793
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à sa mère Rosalie Duval (Amiens)
N° 50
Rouen le 4 Mai 1793, 2° de la république1
Maman,
Pourquoi aussi, le citoyen Legendre n'est-il pas venu en voiture ? au lieu de vous embrasser aujourd'hui de coeur, je l'aurais fait de bouche.
Je ne vous verrai, probablement, que du 20 au 25 du courant. Et alors ne craignez rien je ne laisserai pas échapper d'occasion.
Vous apprendre que je commence demain à monter la garde, c'est vous dire qu'on veut bien me regarder comme citoyen actif. Que ne me laissait-on dans mon inactivité ? Vous avez probablement entendu parler de la révolte, qui a eu lieu ici, Mercredi dernier ; il ne s'agissait de rien moins que de nous piller. Le Citoyen Legendre vous rapportera cela. La mine de blé vaut ici 68ll et le pain 5 sols la livre.
Mme Thillaye, qui a bien voulu se charger de l'achat de l'étoffe pareille à l'échantillon, est sortie et s'en occupe. Elle n'en a pas trouvé. J'ai acheté un très bel habit, de drap de Louviers, très propre, tout neuf, pour ainsi dire, couleur bleue foncée presque Noire avec un gilet d'une étoffe Anglaise imprimée à chaud, imitant la Broderie. Le tout pour 90ll, mais l'habit était sans bouton, j'en ai acheté d'acier, il me manque maintenant des bas, des souliers, un chapeau et une culotte. J'userai de la carte blanche et de l'économie recommandée.
Je vous embrasse bien tendrement ainsi que papa2.
Votre fils Soumis. Constant Duméril
Notes
Notice bibliographique
D’après le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 1er volume, p. 115-116
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Compléments historiographiques
Cécile Dauphin
Centre de recherches historiques
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