1793 |
1793-12
André Marie Constant DumérilDimanche 6 octobre 1793 (A), an II
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à sa mère Rosalie Duval (Amiens)
N° 53
Rouen du 6 8bre 1793, l'an 2 de la république une et indivisible1
Maman,
A Rouen, comme à Amiens, probablement, nous vendons aujourd'hui tant et plus, le Maximum est fixé. Le sucre que nous avons acheté 6 £ 8, on le donne à 1 £ 14 sol. La chandelle à 20 s, Le savon à 25 sols, l'huile d'olive à 24 sols, le tabac à 10 s, enfin le décret est établi provisoirement. Jugez si nous avons eu de la besogne à détailler ; heureusement nous n'étions pas bien chargé de marchandise. Mme Thillaye avait prévu le coup.
Voudrez-vous bien prier Désarbret2 de ma part, en le remerciant du service qu'il ma rendu, de m'obliger d'un second. Ce serait de m'obtenir un certificat de la ci-devant académie, d'Amiens, du prix de Botanique qu'elle m'a décerné, il pourrait s'adresser je crois chez M. Dizet. On antidaterait le Certificat3.
A la première occasion, je ferai passer à papa4, un travail que j'ai présenté à la société d'émulation et le rapport qui lui en a été fait par les commissaires qu'elle avait nommés pour l'examen.
Nous n'entendons parler de vous ni de Thillaye5 ; s'il est encore à Amiens, faites-le écrire, et dites-moi des nouvelles, Comment se tire ma sœur6 ? je prends bien part à sa situation.
Nous manquions de pain ces jours-ci ; nous n'en n'avons pas d'avantage aujourd'hui ; mais la municipalité a pris des mesures efficaces. Le blé nous arrive à foison. Ceci joint au grand débit des chandeliers et épiciers, fait remuer la ville, d'un terrible force. Dans notre rue c'est un brouhaha, on ne s'y entend pas. Mais comme on pourrait vous dire qu'il y a eu plus de mal, qu'il n'y en a eu fait, je me suis échappé un moment, pour vous écrire ces lignes à la hâte.
Dans votre première, dites-moi un mot, de tout ce qui a rapport à la réquisition ? ce qu'il en est ? on n'en parle aucunement ici.
N'oubliez point mes bas noirs. Les souliers sont fixés ici à 6 £ 5 sols, la paire.
Votre fils soumis, Constant, qui vous embrasse, ainsi que toute la famille.
Notes
Notice bibliographique
D’après le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 1er volume, p. 119-121. à cette lettre est jointe à celle de Mme Thillaye (document 1793-13)
Pour citer ce document
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Compléments historiographiques
Cécile Dauphin
Centre de recherches historiques
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