1794 |

1794-06

André Marie Constant Duméril

Dimanche 11 mai 1794 (B), 22 floréal an II

Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à sa mère Rosalie Duval (Amiens)

Du 22 Floréal de l'an second

Maman,

Le citoyen Delcourt est parti sans mes lettres et par ce moyen, vous n'avez pas reçu la réponse que je faisais à toutes les vôtres. J'ai reçu la siamoise, la doublure et la lettre. J'approuvais votre intention. Alors pour voyager, il n'était pas d'habillement plus commode ; mais les choses sont bien changées ; j'espère que ce que je vais vous dire ne vous fera pas de peine. Je ne puis m'habiller avec cet ajustement-là : personne ici ne porte de siamoise à plus forte raison, moi que voilà fixé, j'espère d'une manière stable, dans une maison de laquelle je sortirai si rarement que ce sera le plus proprement possible. L'habillement est encore en pièce. S'il pouvait convenir à quelqu'un de mes frères ? J'eus préféré un petit sans culotte de nankin. Car tant que je serai dans la maison je porterai un tablier blanc. Mais trêve ; car j'use trop de papier. Je vous parlerai un autre jour de la redingote, j'entrerai aussi dans des détails d'économie domestique. Car je vais avoir mon chez-moi garni aux frais de l'administration. J'espère que la manière dont je me comporte, me méritera la continuation de votre amitié. Je vous embrasse ainsi que mes frères et sœurs.

Constant Duméril


Notice bibliographique

D’après le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 1er volume, p. 136-137


Pour citer ce document

André Marie Constant Duméril, «Dimanche 11 mai 1794 (B), 22 floréal an II», correspondancefamiliale [En ligne], Correspondance familiale, 1790-1799, 1794,mis à jour le : 03/10/2006

Danièle Poublan

Cécile Dauphin

Centre de recherches historiques
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