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1839-01
Auguste DumérilDimanche 17 mars 1839
Lettre d’Auguste Duméril (Soissons) à sa mère Alphonsine Delaroche (Paris)
Soissons 17 Mars 1839.
Me voici bien heureux, ma chère maman, de me retrouver auprès d’Auguste1. Je suis arrivé à 5 h ½ ce matin, il est maintenant quatre heures ; ainsi tu dois comprendre que nous avons déjà bien jasé.
Nous avons fait avant déjeuner une petite course sur les remparts pour gagner de l’appétit. Puis nous venons de faire une longue promenade dans la campagne sur les hauteurs qui entourent la ville, et d’où l’on a de charmants points de vue. Nous dînerons à 6 heures, et s’il y a spectacle ce soir, nous irons, sinon nous resterons à causer et à faire la partie de piquet.
Auguste s’est levé ce matin pour venir à ma rencontre.
Mon voyage s’est fait très heureusement.
Nous étions quatre hommes qui avons dormi tout le temps chacun dans notre coin sans échanger quatre paroles.
Comme Auguste m’assure que je ne le gênerai pas mercredi, et que la diligence part le soir à 8 heures pour arriver à Paris à 5 ou 6 heures du matin, je ne serai de retour que jeudi pouvant de la sorte me trouver à mon service ce jour-là.
Tu dois penser que nous avons déjà bien causé de chacun de vous et que Caroline2 n’a pas été oubliée. Ses deux oncles3 l’embrassent bien fort sur ses deux bonnes joues roses.
Auguste qui est fort heureux de son changement a reçu hier la lettre de M. Legrand4 qui lui annonce sa nomination à Arras. On l’engage à s’y rendre le 1er Mai, mais il ne quittera probablement Soissons que le 15, et nous donnera 8 jours et 8 jours à Lille5.
Adieu ma chère maman, je t’embrasse tendrement ainsi que papa6 et les Béthunois.
Auguste vous envoie à tous mille tendres amitiés.
Ton bien affectionné fils.
A. Aug. Duméril.
J’espère si tu as le temps que tu tiendras la promesse que tu m’as faite de m’écrire un petit mot.
Nous avons déjà entamé les pralines et les nonnettes.
Notes
Notice bibliographique
D’après le livre des lettres de Monsieur Auguste Duméril à M. Henri Delaroche (suite), 4ème volume [Séjour à Amiens chez Mr Dunoyer alors Préfet de la Somme (1833), à Soissons chez Auguste l’Ingénieur quand il y était en mission (1839). Course à Fontainebleau avec mon père et Bibron (1839)], p. 983-985.
Pour citer ce document
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Compléments historiographiques
Cécile Dauphin
Centre de recherches historiques
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