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1806-12
Jean Baptiste SayVendredi 29 août 1806
Lettre de Jean Baptiste Say (Auchy) à sa tante Elisabeth Castanet (Paris)
répondu le 27 7bre 1806
Auchy 29 août 1806
Ma pauvre Tante, je viens mêler mon affliction à la vôtre. Ce ne sont pas ceux qui partent qui sont à plaindre, ce sont ceux qui restent.
C’est une disparition à laquelle il fallait s’attendre un peu plus tôt ou un peu plus tard, et c’est au moins un bonheur que ce cher papa ait eu une maladie qui n’ait pas été douloureuse. S’il avait dû conserver sa vie sans conserver sa présence d’esprit, ç’aurait été pour nous et pour lui un bien plus grand malheur encore. Puissions-nous à notre tour terminer comme lui notre existence, chéris et soignés jusqu’au dernier moment !
Nos deux aînés2 ont amèrement pleuré leur bon-Papa. Les deux petites ne connaissent pas leur malheur. Leur tour n’est pas venu encore de souffrir. Il faudra bien qu’elles en fassent l’expérience. Cela viendra toujours assez tôt.
Ma femme me prie de vous offrir aussi ses tristes consolations. Nous nous efforcerons autant qu’il dépendra de nous d’adoucir la privation que vous éprouverez. Nos enfants à mesure qu’ils grandiront y apporteront du soulagement par leurs caresses.
Je me flattais que le printemps prochain vous nous amèneriez mon père ; hélas ! qui peut faire des projets ! Nous nous reverrons le plus tôt que je pourrai, ma chère Tante. Aimez toujours bien vos neveux et nièces d’Auchy qui sont dans une grande affliction mais qui vous sont bien attachés.
Votre dévoué neveu.
B. Say
Annexes
A Madame Castanet à Paris.
Notes
Notice bibliographique
D’après le site http://xaviersoleil.free.fr/genealogie.html
Pour citer ce document
Index
Compléments historiographiques
Cécile Dauphin
Centre de recherches historiques
EHESS
54 boulevard Raspail
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