1797 |

1797-01

André Marie Constant Duméril

Mardi 3 janvier 1797, 14 nivôse an V

Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à sa mère Rosalie Duval (Amiens)

Mardi 3 janvier 1797, 14 nivôse an V

Mardi 3 janvier 1797, 14 nivôse an V

Mardi 3 janvier 1797, 14 nivôse an V

Mardi 3 janvier 1797, 14 nivôse an V

n°100

Paris le 14 nivôse an V

Maman, Auguste1 doit venir chercher aujourd'hui ma lettre pour la faire partir par André Dumont. il est probable qu'il profitera de cette même voie pour vous écrire de nouveau.

Je m'attendais bien au contenu de votre dernière, je crois inutile d'y répondre. mais ce qui m'étonne, c'est que vous confondiez les droits de l'amitié avec ceux de l'autorité. A cet égard-là je le trouve incompétent et je me refuse à son jugement. Il a pu plaider auprès de vous ; l'emporter ; vous faire écrire quelques contradictions avec votre première. Papa2 même confondre Désarbret3 par sa lettre à Auguste. Je dois être assez sot ou plutôt assez bon (et j'aime mieux jouer ce dernier rôle) pour ne pas m'apercevoir de votre commune manière d'agir et d'écrire mystérieusement. Vous devez et vous pouvez l'excuser j'y consens encore. Vous avez eu bien eu l'attention de me mander que c'était à lui que vous <> remettriez les 48 livres de la lettre de change. Quelle conséquence voulez-vous me faire tirer de là en me le répétant, je ne le vois pas. Il a de l'argent, il vous en prête, vous lui rendez, l'essentiel était de faire quelque chose pour moi. vous l'avez fait, je vous en remercie. S'il est fâché, je le suis aussi, nous sommes quitte, je suis son frère.

J'ai reçu le paquet que vous aviez commis à la diligence et son contenu conforme à votre annonce. Les chemises neuves que vous m'envoyez m'étaient bien nécessaires comme vous le savez ; les jabots ne sont pas mettables, j'aime mieux m'en passer que d'en porter après lesquels il semblerait que j'ai pleuré.

Ici, rien de nouveau absolument. Depuis une huitaine de jours je suis moins que bien portant, à peine fais-je un repas par jour et la nuit je vomis ce que j'ai mangé. Je n'ai encore rien pris d’aujourd'hui il est neuf heures et demie du soir. J'espère faire cesser l'état spasmodique de mon estomac au moyen du remède dont je fais usage. Quoique je sois très changé et maigri, à ce qu'on dit ; je ne souffre pas, ne me chagrine pas, je n'éprouve que de la faiblesse.

Je vous embrasse ainsi que Papa

Votre fils

Constant

Annexes

A Madame,

Madame Duméril la mère

Rue Rémy n° 4804

A Amiens

Notes

1 Auguste Duméril l’aîné, frère d’André Marie Constant.
2 François Jean Charles Duméril.
3 Joseph Marie Fidèle dit Désarbret, frère d’André Marie Constant Duméril.

Notice bibliographique

D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 2ème volume, p. 39-40)


Pour citer ce document

André Marie Constant Duméril, «Mardi 3 janvier 1797, 14 nivôse an V», correspondancefamiliale [En ligne], Correspondance familiale, 1790-1799, 1797,mis à jour le : 07/11/2006

Danièle Poublan

Cécile Dauphin

Centre de recherches historiques
EHESS
54 boulevard Raspail
F-75006 Paris