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1859-25
Caroline Duméril (épouse Mertzdorff)Vendredi 22 juillet 1859
Lettre de Caroline Duméril, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à son père Louis Daniel Constant Duméril (Paris)
22 Juillet 1859
Mon cher père
Charles1 voulait t'écrire ce matin mais au moment de prendre la plume, il est forcé d'aller à Thann, il me charge donc de te dire que c'est demain pour sûr qu'il t'enverra les effets à encaisser. Nous sommes aussi tout à fait disposés à recevoir chez nous le doreur2 qui viendra de Paris, nous pouvons facilement le loger et l'avoir à table ; penses-tu devoir lui dire à l'avance qu'il descendra chez nous ou bien suffira-t-il de l'en prévenir à son arrivée ?
Voilà le vaccin de la petite3 arrivé à la période décroissante mais elle a été bien souffrante pendant deux jours, on osait à peine la toucher et ses petits bras faisaient peine à voir ; maintenant les boutons sèchent bien et dans quelques jours elle n'y pensera plus du tout. Ici, la chaleur4 est accablante et cause bien des maladies, je pense qu'à Paris il doit en être de même et vous êtes encore plus à plaindre que nous. C'est avec enthousiasme que nous avons accueilli les nuages noirs d'hier soir qui nous promettaient une bonne pluie malheureusement ils n'ont pas tout à fait tenu leurs promesses, mais le temps est resté couvert ce qui nous donne de l'espoir.
Quelles tristes nouvelles tu me donnes dans ta lettre d'hier, ce pauvre M. Pochet5 et surtout cette pauvre petite Mathilde sans père ni mère à 15 ans ; on ne peut penser à elle sans être tout affligé, que deviendra-t-elle, cette chère enfant ? Mon oncle et ma tante Georges6 sont tous les deux à Wattwiller il faut bien espérer que cette saison leur fera du bien. Charles ne sait encore au juste ce qu'il fera ni quand il pourra partir si il part ; c'est une perspective bien désagréable pour lui comme pour moi.
Depuis hier nous avons Ronner le tapissier qui se remarie dans 8 jours il est venu pour les chambres d'amis et repartira ce soir.
Je suis bien pressée par l'heure du courrier car Mme Cornelli étant sortie il a fallu que je m'occupe beaucoup de la petite ce qui m'amuse bien. A propos de Mme Cornelli et de bonnes d'enfants, je causerai de cela avec vous de vive voix mais les choses ne sont pas faciles à arranger.
Je t'envoie enfin les mesures des chemises en te priant de vouloir bien t'en occuper.
A la hâte je t'embrasse bien tendrement ainsi que maman7 et suis ta fille bien affectionnée.
Crol
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original.
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