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Paris le 29 avril 1812

Monsieur et très honoré collègue,

Monsieur Vignon, porteur de cette lettre, vient me prier de lui rendre le service de lui faciliter le moyen de se présenter chez vous. Il est pour lui d’une grande importance de pouvoir vous entretenir d’un sujet qui l’intéresse et dans lequel vous avez plein pouvoir. Il désire pouvoir entrer dans votre famille et faire sa cour à mademoiselle <Girard> dont les parents ne prendront aucune décision qu’avec votre assentiment. Il m’annonce que Monsieur et Madame de Bonneuf de Corbeil, qui ont pris tous les renseignements sur sa famille, lui veulent beaucoup de bien.

Je ne connais pas particulièrement Monsieur Vignon ; mais mon ami, M. Duponchel son chef à l’administration de la guerre, me l’a présenté et m’a donné sur lui les meilleurs témoignages pour son travail de Bureau. Le père de M. Vignon était subdélégué de l’intendance à Metz et il appartient d’ailleurs à une très bonne famille sur laquelle on vous fournira tous les renseignements nécessaires.

Je vous demande pardon de m’être immiscé dans une affaire de la nature de celle-ci, dans laquelle l’issue paraît dépendre entièrement de vous ; elle ne pouvait être confiée en de meilleures mains.

Veuillez agréer l’hommage de ma considération respectueuse.

Votre très dévoué serviteur

C. Duméril