1803 |
1803-05
André Marie Constant DumérilMardi 13 décembre 1803, 21 frimaire an XII
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à sa mère Rosalie Duval (Amiens)
n° 148
Ma chère mère
Vous savez bien que c’est assez mon péché d’habitude que d’oublier de répondre. j’ai eu encore plus de tort dans cette occasion-ci que dans toute autre puisque j’avais à vous remercier du paquet que j’ai reçu bien conditionné. mais j’en avais l’intention et j’ai cru l’avoir fait dès le lendemain.
je ne sais pas du tout où en sont les nominations pour la place de juge à amiens. j’ai communiqué au général Dejean1 la lettre que j’écrivais au grand juge2 pour faire valoir les titres de Duval3. Le général m’a communiqué alors la réponse qu’il avait reçue du grand juge et que voici à peu près : « On ne m’a pas présenté le Citoyen Duméril dans la note adressée par le tribunal ; mais c’est égal je ne suis pas obligé de choisir parmi les candidats. Ce n’est qu’une pure formalité que j’exige pour éloigner beaucoup de prétendants sans titres. » J’avais cru d’après cela qu’il n’y avait plus de démarches à faire. Dumont4 m’a appris il y a une huitaine qu’il vous avait communiqué ses craintes mais il n’a cependant aucune donnée sinon qu’on n’a pas répondu à une lettre qu’il avait adressée au chef du bureau de cette partie. je n’ai aucun moyen de recommandation auprès du grand juge.
Mes deux frères5 se portent bien : l’aîné nous donne tous les jours de nouveaux chagrins. c’est un homme absolument perdu par le jeu dont nous avons tous à rougir.
J’ai quelques inquiétudes pour une lettre de change que j’ai reçue de Montfleury6 et dont je ne puis toucher le montant qui est de 600ll on m’a promis de l’argent pour aujourd’hui, j’attends. Montfleury m’a chargé de plusieurs emplettes et de faire passer le reste à sa femme. demandez à Papa7 s’il consent que je remette à Auguste les deux cents livres qu’il a avancées à Dumont.
j’ai fait hier marché avec un libraire pour mon ouvrage j’espère qu’il sera imprimé sous un mois. c’est Crapelet qui se charge de cette édition dont Déterville fait les fonds. J’espère toucher 3 000ll de cette affaire-là.
j’ai des occupations par dessus la tête, mais je me porte bien. je vous embrasse et toute la famille.
Votre fils C. Duméril
le 21 frimaire an XII
Annexes
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 2ème volume, p. 108-109)
Pour citer ce document
Index
Compléments historiographiques
Cécile Dauphin
Centre de recherches historiques
EHESS
54 boulevard Raspail
F-75006 Paris