1860 |
1860-26
Caroline Duméril (épouse Mertzdorff)Lundi 18 juin 1860
Lettre de Caroline Duméril, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa cousine Isabelle Latham (Le Havre)
18 Juin 1860
Ma chère Isabelle
Je t'assure que j'ai éprouvé un bien vif regret de te manquer le jour de ton départ mais je n'ai pu faire autrement comme maman1 te l'aura expliqué puisque nous devions être absolument ce jour-là à Montataire. J'aurais été bien heureuse de causer encore un peu avec toi et de pouvoir t'embrasser, mais j'espère que tout cela n'est que remis car vois-tu, j'espère tout à fait avoir le plaisir de te voir à la maison avec Mlle Pilet2 et j'espère que ton bon père3 voudra bien donner son consentement à ce bon projet qui me réjouit tant à l'avance. Avec le grand calme dont on jouit ici, on peut se voir à son aise et les journées sont longues pour causer. J'aime à croire que ta prochaine lettre m'apportera un oui et l'annonce de ta prochaine arrivée.
Je voulais déjà t'écrire tous ces jours-ci mais en arrivant à la maison (où je suis depuis le 1er) j'ai eu beaucoup à faire et me suis laissé retarder dans ma correspondance aussi ai-je beaucoup d'excuses à faire à bien des personnes. Léon4 est à Paris depuis une huitaine, je viens de recevoir de lui une lettre où il me dit que bon-papa5 est toujours de même, par moments mieux, et par moments plus souffrant, c'est bien triste. J'ai eu grand plaisir à recevoir la visite qu'ont bien voulu me faire M. Mme et Mlle Monod6, je pense que Mlle Fanny t'aura fait toutes mes amitiés comme je l'en avais priée.
J'ai reçu une bien gentille petite lettre de Berthe7 à laquelle je veux répondre aussi incessamment. Mimi8 va bien, malheureusement la pauvre petite ne peut guère jouir de la campagne à cause du mauvais temps qui ne nous fait pas grâce ; on ne peut vraiment pas se croire en été, je ne sais si le Havre est aussi peu favorisé que l'Alsace, je crois que nos montagnes attirent la pluie.
J'espère que vous allez tous bien au Havre à commencer par toi, je te prie d'être l'interprète de mes sentiments d'affection auprès de chacun des membres de la famille et particulièrement auprès de ton bon père. Dis aussi mille choses affectueuses à Mademoiselle Pilet et reçois pour toi l'assurance de la tendre amitié de ta toute dévouée
Caroline M
à bientôt n'est-ce pas ?
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original.
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