1861 |
1861-01
Caroline Duméril (épouse Mertzdorff)Vendredi 8 février 1861
Lettre de Caroline Duméril, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa mère Félicité Duméril (Paris)
8 Février 1861
Ma chère Maman
Ce sont d'excellentes nouvelles que je puis te donner aujourd'hui ; je regrette vivement que tu aies été inquiète comme me l'a montré ta lettre d'hier et je te fais vraiment mes excuses de t'avoir laissée si longtemps sans nouvelle. Mimi1 est tout à fait bien, depuis que je la sors, les couleurs reviennent et les chairs se raffermissent ; elle tousse excessivement peu et pas du tout la nuit ; l'appétit est bien revenu et l'entrain et la gaieté aussi ; à ce rhume s'est joint le travail des 4 dernières grosses dents ; ses gencives sont bien enflées. Nos autres rhumes vont aussi très bien, moi je me mouche encore, mais tu sais que c'est là mon infirmité. Hier matin je suis allée à l'église me confesser et communier. Je me porte à ravir et ne me suis pas vu depuis longtemps aussi bonne mine. Charles2 passe admirablement son hiver sans aucun rhumatisme ; quant à Léon3 sa santé est excellente. Demain arrivent les Zaepffel4, et Dimanche nous costumons Mimi pour faire une petite fête de famille mais je ne la mène pas chez Mme Risler où la réunion a lieu le soir. Les peintres sont au moulin5 depuis quelques jours, nous avons un temps toujours magnifique qui favorise les travaux.
Voici encore quelques commissions que j'ai toujours oubliées. D'abord pour la loterie nous vous demanderons comme l'année dernière 2 douzaines chemises homme et femme. Ensuite un biberon complet, plus une bouteille, 2 bouts de liège, 4 brosses, 2 passoires et 2 flèches. J'ai encore un bouchon presque complet mais je donne un biberon entier à Marianne6 et je suis bien aise d'avoir une petite provision car je sais maintenant ce qu'il faut. Je voudrais aussi 2 petites éponges. Je serais bien contente si tu pouvais m'apporter des vieux draps afin de ne pas ennuyer maman7. Tu comprends combien nous sommes heureux à l'idée de te revoir dans quelques jours, Mimi parle constamment de Méyil ; elle dit : <rappelle> parfaitement
Fais je te prie nos meilleures amitiés à tous ceux qui t'entourent ; nous voudrions bien que bonne-maman8 et ma tante9 se débarrassent enfin de leurs vilaines grippes. Tu dois être bien heureuse de voir mon oncle10 avant ton départ.
Adieu ma chère maman, nous t'embrassons de tout cœur ainsi que papa11. Ta fille dévouée
C. Mertzdorff
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original.
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