1863 |
1863-27
Félicité Duméril (épouse Duméril)Lundi 26 octobre 1863
Lettre de Félicité Duméril (Morschwiller) à Eugénie Desnoyers, amie de sa fille décédée (Paris)
Morschwiller 26 8bre 1863
Il y a longtemps, ma bien chère enfant, que je ne me suis donné le plaisir de venir causer un peu avec toi, mais crois bien que si je ne t'ai pas écrit, ma pensée et celle de tous les miens ne se sont pas moins portées bien souvent vers toi qui es devenue pour nous tous un ange gardien. Tu le vois ma douce enfant, je t'unis dans mon cœur à ma bien aimée fille1 ; ne possèdes-tu pas comme elle tout ce qui donne à la femme la vraie noblesse et la plus grande richesse. Notre chère et charmante Miky2 parle de sa petite marraine bien souvent, il semble que cette enfant aspire à te voir, à te parler, et à retrouver enfin sa mère, quant à Charles3 ses yeux se mouillent en parlant de toi, de notre bien aimée et il dit : Caroline et Eugénie se sont perfectionnées l'une l'autre. Il y a quelques mois, ma pauvre mère4 ayant deviné nos pensées secrètes5, nous questionna et sur notre réponse elle joignit les mains pour te bénir comme on bénit l'enfant qui doit attirer dans une maison les bénédictions du Ciel. Comment va ma chère Aglaé6, peut-elle marcher à présent ? embrasse-la bien fort pour moi ainsi que ta bonne mère7, toutes deux savent bien, j'espère combien est vif et profond l'attachement que j'ai pour elles. Me voici à Morschwiller auprès de mon bon mari8 et de Léon9, ils sont bien occupés du travail de la fabrique et ils y mettent un bien grand intérêt. On me demande ma lettre pour la remettre au voiturier, je te quitte donc, ma bien chère enfant en te serrant dans mes bras autant que je t'aime. Mille choses bien affectueuses à ton bon père10 et à Julien11.
F Duméril
Annexes
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original.
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Compléments historiographiques
Cécile Dauphin
Centre de recherches historiques
EHESS
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