1865 |
1865-11
Eugénie Desnoyers (épouse Mertzdorff)Dimanche 2 avril 1865
Lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à sa sœur Aglaé, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris)
Dimanche 11 h 1/2
2 Avril 65
Voilà ce que j’appelle une lettre ! Ma petite Gla chérie,
Je vais donc enfin te voir, t’avoir chez nous ; c’est trop de plaisir ! J’ai envie de danser de joie.
Arrivez tous les deux1, chers Amis, vous serez reçus à bras ouverts ; malgré la neige, malgré la semaine Sainte, vous ne craignez pas d’entreprendre ce voyage ceci est héroïque, et je vous en suis doublement reconnaissante.
Nous ferons de notre mieux pour que le temps ne vous paraisse pas trop ennuyeux et puis je crois que le bon Dieu viendra à notre aide car voilà le soleil qui brille ; et depuis hier il semble qu’il y ait quelque chose du printemps ; il a cependant encore gelé cette nuit, mais nous vous soignerons si bien que vous verrez que vous faites plaisir.
Je ne vais rien dire aux enfants2 pour mais je ne réponds pas que les coquinettes ne devinent à ma figure. Je rentre de la grand messe et on m’a déjà demandé, en me regardant d’un certain air malin : Tu as reçu une lettre de Tante Aglaé, j’ai répondu oui sans rien ajouter et Mimi est venue se jeter dans mes bras.
Ainsi tu juges du plaisir que ta lettre fera. On se propose d’aller te trouver dans ton lit &&.
Comme commission je ne vois pas autre chose que mes petites Valenciennes et mes petits chapeaux. Pour mes chapeaux, pour les chapeaux habillés des enfants affaires d’été, nous reparlerons de de tout cela ensemble. Un filet invisible et du ruban n°5 pour faire un nœud. Apporte mon livre de comptes.
Embrasse bien Maman, papa3 et le Julien4, dis-leur que je voudrais bien qu’ils soient aussi des nôtres. Mais ce sera pour plus tard, vous voulez échelonner mes plaisirs.
Mme Duméril5 part Mercredi, elle va bien regretter de ne pas te voir ici. J’allais t’écrire la grande nouvelle pour Adèle6 mais vois que tu la sais. C’est le 25 Novembre qu’on attend le baby7 ! Nous allons tous bien et vous envoyons encore nos plus tendres amitiés en attendant que nous vous embrassions
Eug. M.
Nous avons les Georges Heuchel8 à dîner et Georges va me porter cette lettre à la poste après dîner.
Les cigognes sont revenues, décidément elles portent bonheur, car vous nous arrivez aussi et je n’osais plus espérer.
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original
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