1867 |

1867-12

Charles Mertzdorff

Mardi 29 et mercredi 30 octobre 1867

Lettre de Charles Mertzdorff (à Paris pour l’Exposition universelle) à son épouse Eugénie Desnoyers, avec quelques mots pour ses filles (Vieux-Thann)

Mardi 29 et mercredi 30 octobre 1867

Mardi 29 et mercredi 30 octobre 1867

Ma chère Nie1

L’oiseau est dans son nid & je t’assure qu’il y est bien.

La bonne-maman2 a présidé à l’installation qui est parfaite. Seulement l’on m’a donné la chambre de Julien3 & lui est à côté. Je couche à la place de ton lit seulement le lit est dans le coin & occupe la largeur de la chambre.

Tu le vois. Je t’écris sur le bureau de Julien.

Ta mère a été encore un peu souffrante ces derniers jours me dit papa4. Elle Je lui trouve bonne mine & de l’entrain. Papa va tout à fait bien, passant son temps souvent à l’histoire du travail5. Julien lui est un grand garçon il a tout à fait bonne mine.

Je suis arrivé à 11 h. il est minuit je n’ai donc encore vu personne des Alphonse6 mais comme je ne suis pas très sûr de t’écrire demain j’aime autant le faire ce soir.

J’ai voyagé avec un jeune médecin de Mulhouse, il y avait fort peu de monde de sorte qu’à nous 2 seuls nous avons fait bon & agréable voyage.

Il paraît qu’à l’exposition il y a énormément de monde ainsi Dimanche il y avait 200 000 personnes, 2 cent mille trop pour bien voir.

Je vais être forcé de retirer ma carte d’exposant pour pouvoir continuer à entrer à l’exposition, qui dit-on est & reste fermée au public.

Alfred7 est attendu en effet jeudi soir je crois, je pense qu’il passera 3 jours ici. Il ne vient que pour lui-même & non pour sa maison.

En arrivant j’ai trouvé tout le monde m’attendant & un souper aussi. Je n’ai fait que prendre un potage & un peu de thé.

J’espère bien trouver une lettre de toi jeudi matin.

En attendant bon soir chérie

tout à toi

Charles Mertzdorff

Mardi soir.

Bonjour mes Enfants8 avez vous bien dormi ? & la Maman est-elle contente de vous ?

Pour moi je me suis couché tard & me lève à l’instant : il est 8 h. je vais prendre le café & me sauver à l’exposition, le temps n’est pas très beau cependant il ne pleut pas. hier il a plu à Paris tandis qu’en route nous avions beau temps & souvent un bon soleil.

Je n’entends pas Julien, serait-il encore couché !

Notes

1 Cette lettre non datée est à situer vers la clôture de l’exposition universelle qui ferme le 3 novembre 1867 à Paris.
2 Jeanne Target, épouse de Jules Desnoyers et mère d’Eugénie.
3 Julien Desnoyers, jeune frère d’Eugénie.
4 Jules Desnoyers.
5 Allusion possible à sa monographie Etudes sur la statistique industrielle et agricole au Moyen-Âge… qui paraîtra en 1873.
6 Aglaé Desnoyers, sœur d’Eugénie, et son époux Alphonse Milne-Edwards.
7 Alfred Desnoyers, frère aîné d’Eugénie.
8 Marie et Emilie Mertzdorff.

Notice bibliographique

D’après l’original


Pour citer ce document

Charles Mertzdorff, «Mardi 29 et mercredi 30 octobre 1867», correspondancefamiliale [En ligne], Correspondance familiale, 1860-1869, 1867,mis à jour le : 21/09/2012

Danièle Poublan

Cécile Dauphin

Centre de recherches historiques
EHESS
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F-75006 Paris