1870 |
1870-109
Aglaé Desnoyers (épouse Milne-Edwards)Jeudi 29 septembre 1870 (B)
Lettre d’Aglaé Desnoyers, épouse d’Alphonse Milne-Edwards (Paris) à sa sœur Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
Ma chère petite Nie, nous ne pouvons pas recevoir de tes nouvelles mais j'espère qu'il t'en parvient de nous. Il est déjà parti plusieurs ballons peut-être l'un d'eux sera-t-il venu te rassurer sur <notre> sort. Du reste nous allons tous parfaitement, nos 2 gardes nationaux1 ne sont pas trop fatigués de leurs nuits de garde et se préparent à retourner demain aux fortifications ; ils ont à garder de la bièvre à la porte d'Ivry ; jusqu'à présent il ne s'est rien passé de sérieux ; l'ennemi reste silencieux sans doute pour se préparer à l'attaque ; mais les Parisiens sont bien décidés à se défendre de leur mieux et de résister aussi longtemps que possible.
Nous venons de recevoir d'excellentes lettres de Julien2 qui n'a pu quitter le fort d'Issy depuis bien longtemps ; il parait content, gai et aimable, il dit que le fort est bien préparé à se défendre, que de temps en temps ils envoient un obus mais que l'ennemi ne répond pas. Là comme au camp on ne leur donne pas un matelas bien doux ; depuis 3 semaines ils ont toujours le même quart de botte de paille, mais il ne se plaint pas.
Nous t'embrassons tous bien tendrement ainsi que tes chères fillettes3 et ton cher mari4 auquel nous pensons bien. Nous ne savons pas où tu es ; car nous n'avons rien reçu depuis le jour où tu nous promettais de ns envoyer une adresse en Suisse. Reçois encore < > et ne te tourmente pas sur nous, car si nous avions de vos nouvelles nous serions très heureux
AME
Jeudi 29 Septembre
Annexes
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original
Pour citer ce document
Document(s) à télécharger
Index
Compléments historiographiques
Cécile Dauphin
Centre de recherches historiques
EHESS
54 boulevard Raspail
F-75006 Paris