1870 |
1870-112
Jules Desnoyers et Jeanne Target (épouse Desnoyers)Dimanche 2 octobre 1870
Lettre de Jeanne Target, avec une phrase de son époux Jules Desnoyers (Paris) à leur fille Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann)
Dimanche 2 octobre
Ma chère petite Nie
Bien que j'ignore si tu reçois les petits papiers aériens que je t'adresse, presque tous les jours, je veux encore confier à ce nouveau mode de communication les tendresses, les amitiés sans nombre qui volent vers toi et les tiens1, ma chérie du petit coin où tant de cœurs amis vous parlent, et voudraient vous entendre. Nous continuons à aller bien tous. Comme je te l'ai déjà dit, l'accord est ici parfait pour se défendre ; la confiance égale le courage.
Nous avons reçu hier de bonnes nouvelles de ton petit frère2. Il est maintenant un peu mieux couché, grâce à un rhume pris dans les casemates, ce n'est pas grave, son <camarade> assure qu'il va bien et qu'il est si occupé qu'il n'a pas pu venir. Comme je te l'ai dit < > <il travaille>.
Alfred3 et Alphonse4 ont passé la nuit aux remparts. La nuit a été tranquille après les combats d'avant-hier (Chevilly) où nos troupes se sont comme précédemment bravement conduites...
Agla5 t'écrit souvent de son côté ; ton papa6 en fait autant ; Julien avait aussi l'intention de le faire ; et peut-être n'as-tu encore rien reçu.
L'ambulance de ta sœur7, admirablement préparée n'a pas reçu de blessé. nous voyons souvent M. Lafisse8 il est seul à Paris et, comme nous, sans nouvelles des siens.
Papa voit souvent M. Auguste9 dont la santé est toujours la même sans empirer. Adèle10 est sans nouvelles de son mari. C'est affreux d'être ainsi séquestré de tous les siens.
Nous n'éprouvons aucune privation si ce n'est celle de vos chères nouvelles ! On ne se douterait pas à voir la foule innombrable des personnes dans le jardin que Paris est dans la terrible position que tu sais. Adieu ma chère fille
Nous sommes sans nouvelles de <> et l'ennemi est toujours <>
Mille tendres amitiés de ton bon père, de moi et de tous ceux qui t'aiment ici.
Mère amie
bien tendres amitiés de votre père tout dévoué J.D.
Annexes
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original.
Pour citer ce document
Document(s) à télécharger
Index
Compléments historiographiques
Cécile Dauphin
Centre de recherches historiques
EHESS
54 boulevard Raspail
F-75006 Paris