1872 |

1872-66

Adèle Duméril (épouse Soleil)

Vendredi 1er novembre 1872

Lettre d’Adèle Duméril, épouse de Félix Soleil (Chaumont) à sa cousine Marie Mertzdorff (Vieux-Thann)

Vendredi 1<sup>er</sup> novembre 1872

Vendredi 1<sup>er</sup> novembre 1872

Chaumont 1er Novembre1

1872

Ma chère Marie,

L'affection que j'ai pour toi, celle si grande que je portais à ta chère maman2, et la pensée qu'à présent que tu as fait ta première communion tu n'es plus une enfant, mais une personne capable de comprendre et de remplir les devoirs de la vie, m'engagent à venir aujourd'hui t'adresser une demande. Peut-être sais-tu que notre famille va bientôt s'accroître, et que nous attendons un quatrième enfant3 qui doit nous arriver les premiers jours de Janvier. Eh bien, ma chère Marie, je viens te demander si tu consentirais à être sa marraine, et à remplir à l'égard de l'un de mes enfants cette seconde maternité que ta chère maman eût certainement acceptée. je sais, ma chère enfant, que c'est une charge que je te demande d'accepter, aussi c'est à ta raison et à ton affection pour moi et pour ma famille que je m'adresse, avec l'espérance de trouver un appui dans l'affection de ta chère maman Eugénie et de ton papa4, les priant de t'accorder la permission d'accepteraccéder à ma demande. Je viens de demander à ton cousin Paul Duméril, de vouloir bien être parrain. Il est bien entendu que je ne te demande pas de faire un voyage que l'hiver rendrait bien pénible ; mais, si tu consentais à être marraine, ta tante Eugénie5 pourrait te remplacer.

Nous avons eu le plaisir de voir Dimanche dernier ton oncle Léon6 qui nous a donné de bonnes nouvelles de vous tous, et qui vous en aura sans doute aussi porté de nous.

Ma petite Marie7 commence à devenir grandelette, elle aura sept ans à la fin du de ce mois prochain, mon gros Léon8 est un garçon fort ami de la lecture, et mon petit Pierre9 prend tous les jours plus de ressemblance avec sa sœur à laquelle il ressemble au physique et au moral.

Adieu, ma chère Marie, j'espère que tu ne refuseras pas ma demande. Je t'embrasse bien tendrement, ainsi que ton papa, ta maman, Emilie10 et tes grands-parents11.

Ma mère me charge de t'embrasser, et ton cousin Félix12 te sera bien reconnaissant si tu acceptes notre demande.

Ta tante affectionnée,

Adèle Soleil

Notes

1 Lettre sur papier deuil.
2 Caroline Duméril (†), première épouse de Charles Mertzdorff.
3 Louise Soleil, née le 22 décembre 1872.
4 Eugénie Desnoyers et son époux Charles Mertzdorff.
5 Eugénie Duméril, veuve d’Auguste Duméril (et mère d’Adèle).
6 Léon Duméril.
7 Marie Soleil.
8 Léon Soleil.
9 Pierre Soleil.
10 Emilie Mertzdorff, sœur de Marie.
11 Louis Daniel Constant Duméril et son épouse Félicité Duméril.
12 Félix Soleil.

Notice bibliographique

D’après l’original.


Pour citer ce document

Adèle Duméril (épouse Soleil), «Vendredi 1er novembre 1872», correspondancefamiliale [En ligne], Correspondance familiale, 1870-1879, 1872,mis à jour le : 15/11/2012

Danièle Poublan

Cécile Dauphin

Centre de recherches historiques
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