En 1872, cherchant une solution pour son entreprise dans l’Alsace occupée, Charles Mertzdorff entame des pourparlers avec Frédéric Seillière et Charles Vincent de la filature vosgienne de Senones (lettre du 26 février 1872).

La manufacture de Saint-Maurice à Senones, dans les Vosges, est achetée en 1832 par le filateur rémois Aimé Benoît Seillière (1776-1860). A partie de 1843 son fils cadet, Nicolas Ernest Seillière (1805-1864), développe l’entreprise (filature, tissage, blanchisserie) et crée des maisons de vente à Mulhouse et à Paris (Société Seillière, Vincent, Ponnier et Compagnie, 30 rue du Sentier à Paris). Ses fils Aimé Seillière (1835-1870) puis Frédéric Seillière (1838-1889) lui succèdent. C’est avec Frédéric Seillière et son associé Charles Vincent (1817-1899) que Charles Mertzdorff entre en pourparlers (lettres du 26 février 1872 et suivantes). Le mariage de Frédéric Seillière, attiré par les beaux-arts et l’histoire plus que par le textile, lui permet de se retirer en 1874. Charles Mertzdorff prend une assez forte participation dans la société. En 1874 la société prend le nom de Ponnier Vincent et Compagnie, puis dans les années 1920 l’entreprise est vendue à Marcel Boussac.

La Manufacture de Saint-Maurice, de Seillière et Vincent-Ponnier, à laquelle est associé Charles Mertzdorff, regroupe des usines à Senones, mais aussi à Moyenmoutier. l'industrie textile est importée Moyenmoutier par un anglais, John Heywood. Au XIX^e siècle plusieurs unités de production se développent : ateliers de traitement du coton brut, filatures, tissages, ateliers de teinture et d'apprêt. Ces usines passent entre plusieurs mains : Heywood, Seillière, Vincent-Ponnier, Kempf, Boussac.