La vallée industrielle de la Thur, où se trouve l’usine de Charles Mertzdorff à Vieux-Thann, trouve un débouché vers Mulhouse.

Mulhouse est situé dans le sud de l’Alsace, non loin de Bâle, en Suisse. Ville d’Empire dès le XIV^e siècle, Mulhouse est rattachée à la France en 1798. Elle devient au cours du XIX^e siècle une ville industrielle prospère.

Dans les lettres quelques éléments plus spécifiques concernant la vie économique à Mulhouse sont évoqués :

- La Bourse où se réunissent chaque mercredi industriels et hommes d’affaire

- La Société industrielle est fondée en 1826 par 22 membres (se retrouvent les noms des grandes familles protestantes : Koechlin, Dollfus, Heilmann, Schlumberger). C’est un pôle de l’activité intellectuelle régionale où les industriels du textile débattent de problèmes scientifiques, techniques et sociaux. La Société compte 340 sociétaires en 1858, dispose de plus de 15 000 F et publie une demie douzaine de bulletins par an. Dix ans plus tard, en 1868, ils sont 500. Elle possède un musée et une bibliothèque.

- La cité ouvrière

La cité ouvrière de Mulhouse a été construite à partir de 1836. Au cours du XIX^e siècle, médecins, philanthropes et industriels éclairés dénoncent les conditions de vie déplorables de la classe ouvrière, le manque d’hygiène des quartiers insalubres, et proposent des solutions. De quelques exemples, comme le village modèle de New-Lanark en Ecosse par le réformateur Robert Owen (1771-1858), le Grand Hornu près de Mons en Belgique (1820-1832), ou la cité Napoléon, construite en 1851 rue de Rochechouart à Paris, émergent deux courants de pensée. L’un prône l’idéal communautaire de l’habitat collectif, comme le familistère de l’industriel Godin à Guise (1858-1877), influencé par la pensée de Charles Fourier. L’autre, dans la perspective de Frédéric Le Play, vante les bienfaits de l’habitat individuel en accession à la propriété, comme la cité ouvrière de Mulhouse.