1919 |

1919-51

Léon Damas Froissart

Lundi 30 juin 1919 (B)

Lettre de Léon Damas Froissart (Paris) à son fils Louis Froissart (mobilisé)

Lundi 30 juin 1919 (B)

Lundi 30 juin 1919 (B)

CommandantFroissart
29, Rue de Sèvres, Paris
1

Paris 30/6 19

Mon cher Louis,

Ta dépêche m’est arrivée à 9h et j’allais (accompagnant Michel2 qui vient de passer 36 heures ici), faire la déclaration de tes titres3, à la Société Générale quand on m’y a dit que, de nouveau, le dernier délai pour déclarer a été reculé… au 1er août.
Dans ces conditions, je veux te laisser le soin de remplir toi-même l’imprimé que tu trouveras inclus, croyant qu’il vaut mieux que je me mêle le moins possible de tes déclarations – comme si je n’avais jamais connu les titres dont il s’agit.
Je t’envoie un imprimé rempli et un imprimé tout blanc sur lequel tu transcriras, de ta montagneuse écriture, et signeras.

Je suis rentré hier d’une excursion motivée par le service funèbre de FerdinandDegroote, qui a eu lieu Samedi, à 8h du matin. Les Lesaffre, les Vanhoucke, les Didry y étaient, avec les H. Degroote4 appelés là plutôt par les liens du sang que par ceux de la reconnaissance. Les 5 petits-neveux5 (tes neveux) (qui ignorent tout !) auraient seuls pu avoir ce motif d’assister, mais la coqueluche les a retenus à Paris, et le seul neveu Didry, qui a échappé à l’ostracisme, (Jean) doit être quelque part sur le Rhin et n’était pas non plus à Hazebrouck Samedi. [Marthe] la sœur d’Henri6 n’obtient que des bijoux. On y parera. Je suis revenu d’Hazebrouck via Dunkerque, Petite-Synthe où j’ai couché et ai entendu Samedi soir le « canon de la signature » remplaçant avantageusement les canons du tir antiaérien qui m’ont joué leur concert au mois d’août dernier au même Petite-Synthe.

[  ] mon auto rouge m’a conduit de Petite-Synthe à la ferme [Deval] et de là à Boulogne, d’où un express m’a ramené [ici pour dîner] avec Michel.

Lucie7 est revenue ici ce matin. Sais-tu que les enfants Colmet Daâge8, et Jacqui9 ont aussi eu la coqueluche : l’auteur de tant de coqueluche [serait] Laure Froissart10 qui a passé quelques jours ici il y a 15 jours, paraissant très enrhumée et, chez qui la coqueluche s’est déclarée avec quelques complications à son retour à Bamières.

Il est question que nous partions samedi, ta mère11 et moi, pour assister au Concours à Montreuil12 dimanche. J’ai convié Michel, qui n’y viendra probablement pas, n’étant pas libre dit-il.

Tu feras bien de faire des démarches pour suivre tes bagages dont nous n’avons aucune nouvelle. Ils sont, apparemment, bloqués quelque part.

Quand penses-tu avoir ta permission. Après quelques jours [passés] à Brunehautpré, nous reviendrons sans doute ici pour y être quand les Degroote partiront de chez nous.

Mille amitiés.

D. Froissart

Notes

1  Papier à en-tête.

2  Michel Froissart, frère de Louis.

3  Titres des emprunts russes.

4  Henri Degroote et son épouse Lucie Froissart.

5  Anne Marie, Georges, Geneviève, Odile et Yves Degroote.

6  Marthe Degroote, épouse de Jules François Didry.

7  Lucie Froissart, épouse de Henri Degroote.

8  Patrice, Bernard et Hubert Colmet Daâge.

9  Jacques Damas Froissart.

10  Laure Froissart, veuve de Jules Legentil.

11  Emilie Mertzdorff, épouse de Léon Damas Froissart.

12  Montreuil-sur-Mer.


Notice bibliographique

D’après l’original


Pour citer ce document

Léon Damas Froissart, «Lundi 30 juin 1919 (B)», correspondancefamiliale [En ligne], 1919, 1910-1919, Correspondance familiale,mis à jour le : 04/11/2016

Danièle Poublan

Cécile Dauphin

Centre de recherches historiques
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