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1791-03
André Marie Constant DumérilJeudi 30 juin 1791
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Rouen) à sa mère Rosalie Duval (Amiens)
n°5
Rouen 30 Juin 1791
Maman,
A la Cinquième, une réponse et de l’argent, j’en ai grand besoin. Demain nous avons herborisation, qui me vide le gousset plat et net. J’ai mandé à M. D’Eu1 de vous faire dire si vous pouviez user de la même occasion ; si cela se peut faites-moi passer un Coupon ou deux selon leur valeur. M. Thillaye se fera un plaisir de les changer ; parlons d’autres choses, mais ne m’oubliez pas ? Il fait bien crotté ici et j’ai bien sali des bas : il ne m’en reste plus que deux paires de propres. Mes cols sont à leur fin je les salis très vite. N’oubliez pas la cravate de soie. C’est la Mode ici, on en porte beaucoup. S’il n’est pas acheté prenez-le gris, marquez-moi le prix qu’on prend pour blanchir les bas, les chemises, cols etc. Voila deux fois que je vais à la campagne de M. Thillaye qui est éloignée de sept lieues d’ici. J’en suis revenu hier : il y a un agrément, c’est qu’on fait cinq lieues dans un navire pour six blancs, mais il faut manger quand on est arrivé là et cela n’emplit pas la poche, et il faut aller et revenir. Je suis maintenant au courant de la boutique, je ne m’ennuie point. Combien de pages emploierez-vous pour répondre à mes cinq lettres ? Je suis dans l’impatience de recevoir de vos nouvelles.
Votre fils Constant.
Bien des choses à ceux qui vous parleront de moi et surtout à l’abbé Joiron. Tous les jeunes gens s’engagent ici2. Il y a un Monsieur vis-à-vis notre porte qui donne son garçon de boutique et qui lui fait quatre sols de haute Paye.
Notes
Notice bibliographique
D’après le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 1er volume, p. 45-46
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Compléments historiographiques
Cécile Dauphin
Centre de recherches historiques
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