1844 |

1844-11

André Marie Constant Duméril

Samedi 14 septembre 1844

Lettre d’André Marie Constant Duméril (Londres) à sa femme Alphonsine Delaroche (Paris)

Samedi 14 septembre 1844

Samedi 14 septembre 1844

Samedi 14 septembre 1844

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Londres le samedi 14 7bre 1844.

Ma chère amie. Il me semble que je n’ai jamais été autant éloigné de toi et des miens depuis que je suis ici où je n’entends presque pas un mot de tout ce qui se dit et où les manières et les habitudes sont si différentes de tout ce que j’ai vu et entendu dire.

Nous1 avons fait jeudi la traversée la plus heureuse du Havre à Southampton. j’ai dormi la plus grande partie de la nuit et à cinq heures et demi ou six heures j’ai quitté mon canapé où j’ai été constamment étendu n’entendant que le roulis du vaisseau et le bruit de la machine à vapeur qui était très régulière. aussi personne n’a-t-elle été incommodée dans le passage. nous étions arrivés à 9 h. au chemin de fer à Southampton et comme nous avions une heure avant celle du départ nous en avons profité pour voir la ville que j’ai trouvé assez curieuse à cause des habitudes anglaises qui y étaient si nouvelles pour moi. D’après les instructions que nous avait données M. Latham nous n’avons pris nos places aux railway que pour Winchester. c’est une ville curieuse par son ancienneté, qui était primitivement la demeure des Rois d’Angleterre. nous y avons déjeuné et puis nous avons été visiter la cathédrale qui est un monument antique très remarquable par son étendue et sa nudité actuelle comme le sont au reste tous les temples protestants. de là nous sommes entré dans le Collège où était notre neveu M. Latham. c’est un établissement très richement doté pour recevoir et instruire 180 élèves mais on y en admet au moins autant en nombre qui payent chacun 3 500 F de pension. nous n’avons pas été très charmés de tout ce que nous en avons vu.

à 3 h. nous avons repris le chemin de fer et à six heures nous étions à Londres.

il est cinq heures et demi.

Annexes

Madame Duméril

Au jardin du Roi

rue Cuvier n°7

Paris

Notes

1 André Marie Constant Duméril voyage avec son beau-frère Michel Delaroche.

Notice bibliographique

D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril à sa femme, p. 59-61)


Pour citer ce document

André Marie Constant Duméril, «Samedi 14 septembre 1844», correspondancefamiliale [En ligne], Correspondance familiale, 1840-1849, 1844,mis à jour le : 22/06/2010

Danièle Poublan

Cécile Dauphin

Centre de recherches historiques
EHESS
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F-75006 Paris