1843 |
1843-07
Auguste DumérilMercredi 25 janvier 1843 (A)
Lettre d’Auguste Duméril (Paris) à son oncle Auguste Duméril l’aîné (Arras)
d’André Auguste Duméril.
25 Janvier 1843.
Mon cher et bon oncle,
J’ai eu le plaisir de recevoir hier la lettre que vous avez eu la bonté de m’écrire en réponse à la mienne, et dont je suis bien reconnaissant, sachant que vos yeux se fatiguent facilement. Je remercie beaucoup Auguste1 d’y avoir joint de son écriture.
Je tiens à vous exprimer promptement ma reconnaissance pour les expressions si affectueuses que renferme votre lettre, et qui sont un témoignage si manifeste de l’amitié que vous me portez, et dont mon père et ma mère2 jouissent beaucoup pour moi. Je tiens aussi à vous redire, maintenant que l’on va commencer les démarches à faire pour ce mariage, qui me rend si heureux, combien je désire que les circonstances me soient assez favorables pour que je puisse obtenir la main de ma cousine3, dès que toutes ces démarches seront terminées. Veuillez bien, mon cher et bon oncle, dire à ma chère cousine, que plus semble s’approcher le moment où j’aurai le bonheur de lui appartenir, plus je deviens désireux de voir s’aplanir les difficultés qui pourraient retarder pour moi ce si heureux évènement.
Maintenant que ma lecture est faite à l’Institut, mon père ne va rien négliger, en s’appuyant sur cette sorte de certificat de vie studieuse, pour s’efforcer d’obtenir, s’il est possible, du conseil général de l’Université, que l’on crée une position honoraire et une retraite au professeur d’histoire naturelle du collège Louis-le-Grand, et que je sois nommé suppléant. En parlant de cette affaire avec M. Thénard4, il verra s’il y aurait lieu à faire quelque autre demande. Nous n’avons pas encore eu le temps de causer avec Constant5, relativement aux pièces que vous désirez avoir, et que nous nous hâterons, le plus possible, de faire parvenir à Auguste. Quant au certificat de conscription, je crois que, lorsqu’on a 30 ans, il y a proscription, sinon, j’espère que M. Boissel6, qui a déjà levé cette difficulté pour Constant, la lèverait également pour moi. Vous devez jouir beaucoup de vous trouver entouré de trois de vos enfants, dont l’affection ne peut être comparée qu’avec celle que vous portent vos enfants de Paris, au nombre desquels, j’aime, dès à présent, à me compter. La petite Clotilde7 devient, je vois, d’après ce que me dit Auguste, une bonne et gentille petite fille.
L’attachement paternel que m’a toujours témoigné mon oncle Delaroche8, que j’ai, dès mon enfance, appris à aimer et à respecter, prend le plus grand intérêt à mon futur bonheur. Je suis heureux de savoir qu’il vous ait écrit à ce sujet, et vous ait ainsi donné un témoignage de ses sentiments affectueux à votre égard, que je lui connais depuis longtemps.
Adieu, mon bon cher oncle, recevez l’assurance de ma respectueuse et vive affection. Je ne saurais mieux m’adresser qu’à vous, pour faire parvenir à ma chère cousine Eugénie, celle de ma très tendre amitié.
Veuillez être notre interprète, auprès d’Auguste et d’Adine, et recevoir les compliments très affectueux de mon père et de ma mère, qui embrassent leurs neveu et nièces.
Notes
Notice bibliographique
D’après le livre de copies : lettres de Monsieur Auguste Duméril, 1er volume, p. 328-331
Pour citer ce document
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Compléments historiographiques
Cécile Dauphin
Centre de recherches historiques
EHESS
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