1843 |
1843-34
Auguste DumérilVendredi 5 mai 1843
Lettre d’Auguste Duméril (Paris) à sa belle-sœur Félicité Duméril (Lille)
2me cahier1
Suite des détails intimes, légués à 88 ans et demi, à mes bons petits-enfants Pierre et Marie Louise Soleil. Veuve Auguste Duméril
Mariage d’André Auguste Duméril, le 15 mai 1843
5 Mai 1843.
Je profite encore de l’occasion de la lettre de Constant2, pour me donner le plaisir de causer un petit instant avec vous, ma chère Félicité, et, par suite, avec ma bonne Eugénie. C’est avec une bien grande joie que j’ai appris que le bon état de ma tante3 se maintient. Dieu veuille qu’il en soit toujours ainsi, jusqu’au 15. Dites, je vous prie, à ma chère fiancée, combien je suis aise de savoir qu’elle se soit remontée, en raison de cette amélioration, dans la disposition d’esprit de sa mère. Je suis si peiné de songer qu’elle a déjà si souvent eu à pleurer, à cause de moi, que je regarderais, comme un bien grand bonheur, que ses larmes puissent être séchées pour longtemps. Je me suis bien donné le plaisir de parler d’elle hier, avec les dames Comte4, qui dînaient à la maison. Maman5 me charge de vous faire ses excuses de ce qu’elle ne vous écrit pas, mais elle est trop occupée, je dirai même trop préoccupée, par tous les préparatifs de départ, pour trouver le temps de s’adresser à vous : elle me charge de ses tendres amitiés pour ses deux belles-filles6, dont l’une lui est déjà si chère, et dont l’autre va venir occuper une place égale, dans son cœur de bonne mère. Papa7 va s’occuper aujourd’hui des places, pour jeudi ; quant à moi, je n’ai encore rien décidé. J’ai reçu, avant-hier, pour moi et Eugénie, un très beau cadeau d’Auguste et d’Adine8 : c’est une très élégante étagère, qui devra prendre place dans notre salon : ce cadeau est une économie pour nous, car je comptais en acheter une : il a donc un double mérite ; n’ayant pu aller voir hier Adine, pour la remercier, je lui ai écrit un petit billet ; je ne sais trop si je pourrai y aller aujourd’hui, car je suis excessivement occupé, par mille petites choses auxquelles il faut songer. Dites à mon oncle, je vous prie, qu’il y a 600 lettres de faire-part, commandées. J’ai été bien attristé, mais je n’ai été nullement étonné, du mauvais résultat de votre tentative, relativement à la famille Vasseur, et je suis étonné que vous ayez eu le courage d’entamer ce sujet de conversation. Exprimez bien, je vous prie, à ma chère et si parfaite Eugénie, la vivacité de mes sentiments affectueux, et embrassez-la bien pour moi, je vous prie. Recevez mes bien sincères amitiés.
Tout à vous
A aug. Duméril.
La robe de Mlle Eléonore9 est achetée : elle est de la même étoffe que celle d’Eugénie, maman n’ayant pas trouvé de mousseline de laine pareille à l’échantillon.
Notes
Notice bibliographique
D’après le livre de copies : lettres de Monsieur Auguste Duméril, 2ème volume, p. 393-395
Pour citer ce document
Index
Compléments historiographiques
Cécile Dauphin
Centre de recherches historiques
EHESS
54 boulevard Raspail
F-75006 Paris