1859 |

1859-46

Caroline Duméril (épouse Mertzdorff)

Mi-septembre 1859

Lettre de Caroline Duméril (Vieux-Thann) à son mari Charles Mertzdorff (en voyage en Suisse)

Mi-septembre 1859

Mon cher et bon petit Charles, je viens de recevoir ta lettre1, c'est te dire combien je suis heureuse ; merci mille fois, chéri, pour tout ce que tu me dis, je te le répète je suis tout heureuse. Figure-toi que ces deux jours j'ai pleuré parce qu'on ne voulait pas que je t'écrive ce qui se passait à la maison, et moi, tu le sais, quand je ne puis pas tout te dire j'ai un poids sur le cœur. Enfin, chéri, tu trouves que j'ai bien fait, n'est-ce pas de sevrer Mimi2, figure-toi qu'elle n'a pas demandé une fois, hier elle a vu Mme Cornelli me tirer le lait, cela l'a beaucoup fait rire ; enfin cette bonne petite est aussi charmante que possible. Moi aujourd'hui je suis mieux, d'abord Mercredi j'ai beaucoup souffert de coliques c'est ce qui m'a décidée à faire chercher M. Conraux. Mais c'était bien dur de sevrer sans que tu sois là mon petit bien-aimé. Je suis à une diète complète, on ne me permet de prendre quelque chose que lorsque je souffre trop de la faim, une goutte de lait et deux gouttes de bouillon, voilà pour une journée ; ce matin je suis au lit mais je suis bien soulagée car mon lait coule ; enfin puisque c'est probable que tu ne reviendras que Lundi j'espère être tout à fait bien. Mimi n'a jamais été mieux, Monsieur Conraux l'aurait à peine reconnue et il prétend qu'une grosse mère comme cela n'a plus besoin de son tété. Il m'a trouvée très maigre, mais il m'assure que dans un mois on ne me reconnaîtra plus ; il croit que ce dérangement d'entrailles était aussi une indication que je devais sevrer.

Allons adieu mon bien-aimé cela m'a fait du bien de t'écrire et d'avoir une si bonne lettre de toi. Quel bonheur de te ravoir au milieu de nous, à l'idée de t'embrasser la tête me tourne, reviens bien vite et en attendant reçois les meilleurs baisers de ta femme et de ta fille. Crol

Annexes

Notes

1 La lettre de Charles Mertzdorff n’a pas été conservée ; elle est envoyée pendant le voyage en Suisse du 11 au 14 septembre. La présence de Mme Cornelli, qui cesse ses fonctions le 19 septembre, confirme cette datation.
2 La petite Marie Mertzdorff est née le 15 avril 1859.

Notice bibliographique

D’après l’original.


Pour citer ce document

Caroline Duméril (épouse Mertzdorff), «Mi-septembre 1859», correspondancefamiliale [En ligne], Correspondance familiale, 1850-1859, 1859,mis à jour le : 05/06/2009

Danièle Poublan

Cécile Dauphin

Centre de recherches historiques
EHESS
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