1870 |
1870-017
Charles MertzdorffJeudi 14 juillet 1870
Lettre de Charles Mertzdorff (Paris) à son épouse Eugénie Desnoyers (Paramé)
Ma chère <amie>
5 1/2 sur une banc boulevard de Strasbourg
Je t'écris en attendant qu'un café veuille bien s'ouvrir pour me donner à déjeuner
J'ai fait bon voyage, sans trop de fatigue quoique d'un compartiment complet, ce qui n'est jamais agréable. Ma mauvaise nature ne m'a pas encore permis de dormir, je compte < > le jour < > le départ d'un train à 7 h 20. j'ai donc tout le temps à satisfaire mon appétit qui ne vient pas.
A Rennes j'ai voulu dîner, mais ma bonne volonté m'a fait défaut, je crois qu'appétit & tout le reste est encore à Paramé.
Il y a déjà grand mouvement dans la rue d'où je t'écris.
Il fait bon & le soleil qui se lève dans les cheminées vient encore égayer mon bureau improvisé.
En ce moment arrive le train de Mulhouse je vois les voitures passer mais pas une connaissance
Si notre train de cette nuit était si complet, c'est qu'une bonne partie des places étaient prises par des militaires, artillerie.
Je n'ai rien à t'apprendre, attendu que depuis que je t'ai quitté je n'ai ouvert la bouche que pour éternuer, puisque je n'ai pas pu ronfler. J'ai beaucoup pensé à vous mes chéries ; mais pourquoi le dire. En attendant je t'embrasse de tout cœur avec prière d'en faire autant à fillettes1, frère2 & sœur3
tout à toi
Charles
Tu m'écris ce soir ?
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D’après l’original
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