1871 |
1871-014
Eugénie Desnoyers (épouse Mertzdorff)Jeudi 23 février 1871
Lettre d’Eugénie Desnoyers, épouse de Charles Mertzdorff (Vieux-Thann) à Félicité Duméril (Morschwiller)
Jeudi1
Chère Bonne-Maman,
Je suis bien heureuse qu'Adèle2 ait reçu des nouvelles de son mari, nous étions tous réellement inquiets pour elle, rendons grâce à Dieu de ce qu'il a épargné à la pauvre enfant encore un affreux malheur3. Merci de m'avoir envoyé son petit mot ainsi que celui de votre bon frère4.
Hier j'ai reçu une bien bonne courageuse mais bien triste lettre de ma ma chère maman5, je vous la communiquerai quand je vous verrai, jusque-là, elle m'est si précieuse que j'aimerai la garder avec moi, vous comprenez cela ; je vous envoie les deux lettres de mon bon père6 où il nous annonce la réalité de notre malheur. Vous verrez que leurs cœurs se sont reportés de suite vers vous qui avez éprouvé la même épreuve7.
Nous sommes aussi ennuyés de n'avoir pas de lettre de Léon8, je ne dis pas attristés, car nous ne devons pas être inquiets, probablement des lettres égarées sont causes de son silence, et puis on dit la légion alsacienne s'en allant à Bordeaux.
Les chéries9 vont bien, nous sommes allées à l'école ce matin, puis nous avons passé une heure au jardin, je suis un peu fatiguée, je vais tâcher de rester tranquille le reste de la journée.
Mille amitiés à tous deux chers bons parents10
Votre Nie Crol11
Il me semble que Caroline et Julien12 doivent s'être retrouvés et qu'ils veilleront tous deux sur ceux qui restent pour lutter encore en ce monde.
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original
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