1811 |
1811-07
André Marie Constant DumérilMardi 5 novembre 1811
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Angers) à sa femme Alphonsine Delaroche (Paris)
209 bis
1811
Angers le 5 novembre soir
Ma bonne amie. je ne t'ai point écrit hier sachant que François1 donnait de mes nouvelles dans la lettre qu'il adressait à madame Delaroche2 et me réservant le plaisir de t'annoncer enfin mon arrivée dont la nouvelle t'arrivera presque en même temps que la personne de ton époux. nous avons mené aujourd'hui une vie bien active : levés à 6 heures du matin nous sommes montés à cheval François et moi et deux de nos connaissances d'Angers par le plus beau temps du monde à 6 h 1/2 pour aller voir les carrières d'ardoise que nous avons observées parfaitement ce dont je te réserve les détails. nous avons déjeuné dans une ville considérable qui ne forme qu'une seule rue de près de trois quarts de lieue et cette rue ne forme qu'un seul pont ou une suite de ponts dont les fondements ont été dit-on jetés par César et qu'on nomme les ponts de cé3. nous avons fait là un excellent déjeuner et nous sommes rentrés en ville pour le jury qui n'a commencé qu'à onze heures et qui a été terminé à cinq. en sortant nous sommes allés à un très grand dîner chez l'un de nos membres examinateurs d'où je suis allé voir deux malades avec l'un de nos compagnons du voyage de ce matin. j'ai reçu là ta bonne lettre du trois que je viens de lire en rentrant il est dix heures du soir. je prends la plume pour t'écrire et j'irai porter moi-même la lettre à la poste. nous partirons demain mercredi soir à huit heures du matin, nous irons coucher au mans. le lendemain nous irons à chartres peut-être plus loin et ferons en sorte de dîner avec vous vendredi. nous nous ferons d'abord conduire à l'estrapade4 où nous voudrions bien trouver une malle et quelqu'un pour nous ouvrir l'appartement car François rapporterait de suite dans un fiacre ses effets. si nous ne trouvons personne parce que cette lettre ne te serait pas arrivée à temps nous laisserons là le tout et nous nous ferons conduire rue favart.
je crains d'être trop bavard, je t'embrasse ainsi que Constant5 et notre bonne famille. ton ami C.D.
Annexes
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril à sa femme, p. 9-10)
Pour citer ce document
Index
Compléments historiographiques
Cécile Dauphin
Centre de recherches historiques
EHESS
54 boulevard Raspail
F-75006 Paris