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1811-08
André Marie Constant DumérilSamedi 9 novembre 1811
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à ses parents François Jean Charles Duméril et Rosalie Duval (Amiens)
N° 208
Paris le 9 novembre 1811
Mes chers parents, je suis arrivé hier soir très bien portant de mon long voyage1. je suis allé jusqu’à Brest – je suis passé par Quimper, Vannes Lorient – je suis resté près de 10 jours à Nantes chez mon beau-frère2 et quatre jours à Angers où j’ai été extrêmement occupé voulant terminer promptement pour être ici comme je l’avais promis. nous avons voyagé les deux dernières nuits et par une pluie continuelle depuis le Mans jusqu’à paris. c’est la seule fois que nous ayons été mouillés en route mais elle pouvait compter. ma voiture était excellente nous y étions très commodément mais il était temps que nous arrivassions l’eau nous gagnait et il n’aurait pas fallu que la vache y eut été exposée plus longtemps. nous n’avons rien perdu ni gâté. j’ai trouvé ma femme3 et mon petit parfaitement. j’ai été extrêmement content de son développement au Physique et au moral vous aurez su quelles vives inquiétudes il a donné pour sa santé. il a été pris de la même dysenterie qui nous a enlevé notre aimable Caroline4. heureusement je n’ai appris cette affection que lorsqu’il n’y avait plus la moindre inquiétude car on n’en a eu que pendant cinq jours. Le Cousin Dumont5 et sa femme qui ont eu les plus grandes attentions pour la mienne pendant mon absence lui ont appris le peu d’espoir qu’il y avait pour le replacement de mon père et la sorte de certitude de son traitement de réforme. c’est une chose qui m’a fait bien de la peine d’autant plus que la personne qu’on met là est un honnête homme mais c’est tout ce qu’on peut dire de mieux en sa faveur.
j’ai appris à Angers la catastrophe de Monsieur Paruit. sa femme était à amiens je ne suis pas assez lié avec le mari pour n’avoir pas craint de le gêner par ma visite.
je n’ai vu encore personne que les parents de ma femme6 chez lesquels j’ai soupé hier mais j’ai voulu vous dire que je ne me ressens en aucune manière du rhume qui m’avait fatigué si longtemps. on me trouve engraissé mais c’est si peu de chose ! au moins je ne suis pas maigri. je vous embrasse tous très tendrement. Desarbrets, Reine, montfleury7, et vous mes bons parents.
Veuillez faire donner de mes nouvelles à M. Fauchon et à M. Barbier.
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 3ème volume, p. 74-75)
Pour citer ce document
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Compléments historiographiques
Cécile Dauphin
Centre de recherches historiques
EHESS
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