1808 |
1808-03
André Marie Constant DumérilJeudi 28 avril 1808
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens)
N° 187
Paris le 28 avril 1808.
Mon cher père, je me suis chargé de faire venir d’Amiens pour l’un de mes amis l’acte de naissance de Louis François Louet né dans cette ville en 1784 ou 17851. il est indispensable que cet acte soit légalisé par le président du Tribunal Civil. vous m’obligerez de vouloir bien vous en occuper et de me l’envoyer par la poste.
Voila bien l’occasion de cette lettre je vous avouerai cependant que j’avais l’intention de vous écrire depuis plusieurs jours avant qu’on m’eut chargé de cette commission.
d’abord je voulais mander à Maman2 que j’avais été trois fois pour voir Madame Cézille. j’avais craint d’abord une maladie grave et rapide ; mais les symptômes qui m’avaient d’abord vivement inquiété n’existaient pas du tout quand je la revis et je n’y suis plus retourné. je crains beaucoup de me tromper mais je n’oserai pas assurer qu’elle n’était pas ivre lorsque je la vis pour la 1ère fois.
Le silence d’Auguste3 nous inquiète. je n’ai pas reçu de lettre de lui depuis plus d’un mois et demi et madame Bruloy que j’ai vue hier m’a appris que Melle Henriette4 n’en avait pas eu non plus depuis son retour d’amiens. en avez-vous à amiens ?
Montfleury5 paraît supporter avec courage son malheur. j’ai eu tout dernièrement de ses nouvelles. la personne qui me les a apportées le voyait beaucoup. le Ministre Dejean6 a pris beaucoup de part à cet événement.
Avez-vous vu Auguste Dejean à son passage à amiens la semaine dernière : il retournait à son corps en Pologne mais il devait passer au Dépôt à Hesdin.
mon affaire du jardin des plantes est tout a fait accrochée par l’absence de l’empereur et la mi-organisation de l’université. je suis cependant autorisé à faire encore le cours cette année au jardin et je le commencerai dans le mois prochain.
ma petite Caroline7 qui marchait seule depuis près de trois semaines et qui nous charmait beaucoup par son développement moral est assez accablée d’un très gros rhume avec fièvre depuis trois jours. j’espère cependant que sa sixième dent dont le travail est assez avancé est en partie cause de l’accablement qu’elle éprouve.
La grossesse d’Alphonsine8 est toujours très heureuse. nous ne savons pas au juste de quand elle date cependant nous présumons que la fin de juin pourra la voir débarrassée.
nous nous rappelons à l’amitié de toute la famille que nous embrassons ainsi que vous bien tendrement Votre fils C. Duméril.
Annexes
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 3ème volume, p.16-18)
Pour citer ce document
Index
Compléments historiographiques
Cécile Dauphin
Centre de recherches historiques
EHESS
54 boulevard Raspail
F-75006 Paris