1808 |

1808-02

André Marie Constant Duméril

Mardi 8 mars 1808

Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens)

Mardi 8 mars 1808

Mardi 8 mars 1808

Mardi 8 mars 1808

N° 186

Paris le 8 mars 1808.

Mon cher père, je n’ai pas répondu plus tôt à votre lettre parce que je désirais prendre auparavant des informations pour savoir si les inquiétudes que vous me témoignez étaient fondées. mais c’est en vain que j’ai interrogé de toute part, on est porté à croire que ce sont les membres des tribunaux de Paris qui font courir ce bruit alarmant afin qu’on s’accoutume insensiblement à l’idée qu’ils caressent et dont le résultat leur serait si utile. quand on remonte à la source de ce bruit on la trouve toujours là.

Plusieurs personnes instruites croient aussi que dans le cas où l’on réunirait en plus grande juridiction, où l’on réduirait le nombre des cours d’appel, il pourrait encore très bien arriver qu’on conserverait d’avantage de cours criminelles. Voilà tout ce que je puis vous mander je n’ai pas vu la nécessité n’ayant pas de renseignements positifs de vous écrire plus tôt.

Je n’ai pas répondu à madame De Virgile comme j’en avais l’intention. depuis j’ai perdu de vue sa lettre. veuillez bien m’excuser auprès d’elle et lui dire que j’ai remis dès le lendemain moi-même sa demande au général1 et qu’il m’a promis de l’adresser au général Clarke ministre que cette affaire concerne.

J’ai reçu une lettre d’Auguste2 de Middelburg le 19 février. Comme Reine3 nous mande qu’il vous a écrit des détails je vous dirai seulement que le général Dejean m’a assuré que le Roi de Hollande4 accédait enfin à tout ce que l’Empereur lui avait demandé. La remise du service doit se faire maintenant.

j’ai eu aussi des nouvelles de Montfleury5 par deux fois. je lui ai renvoyé une consultation. il paraît par sa réponse que sa femme est un peu mieux et que son médecin actuel en a meilleure espérance que celui qui l’a traitée d’abord qui est maintenant à Paris et avec lequel j’ai eu une conférence.

Madame Bruloy a envoyé ces jours-ci chez moi pour savoir si j’avais des nouvelles d’Auguste et d’amiens. elle est tourmentée du silence de Mademoiselle Henriette6 qu’elle croit malade elle m’a fait dire qu’elle était à peu près décidée à l’aller chercher dans le courant de cette semaine. Je me propose d’aller la voir demain ou après j’y suis déjà allé et ne l’ai pas trouvée.

je suis aujourd’hui très pressé. ma femme7 qui a reçu hier de Mme Bertera la lettre dont Reine l’avait chargée y répondra l’un de ces jours et vous donnera plus de détails. ma petite8 a beaucoup souffert pour les dents ces jours-ci. j’ai été obligé de lui inciser la gencive. elle est aujourd’hui beaucoup plus gaie.

faites dire à M. Salleron que je ne perds pas de vue son affaire et que je fais tout ce que l’amitié doit engager à faire. Votre fils

C. Duméril

Ma femme me reprocherait de ne vous avoir pas embrassé ainsi que maman9 de sa part ; si je ne vous disais ici quelque chose d’amical. elle va très bien dans sa nouvelle grossesse10.

Annexes

A Monsieur

Monsieur Duméril juge à la cour criminelle

Petite rue Saint Rémy n° 4

A Amiens

Notes

1 Jean François Aimé Dejean.
2 Auguste (l’aîné), frère d’André Marie Constant Duméril.
3 Reine Duméril, sœur d’André Marie Constant.
4 Louis Bonaparte.
5 Florimond dit Montfleury (l’aîné), frère d’AMC Duméril, est marié à Félicité Vatblé.
6 Henriette Bruloy.
7 Alphonsine Delaroche.
8 Caroline Duméril (l’aînée), née en mars 1807.
9 Rosalie Duval.
10 Louis Daniel Constant Duméril naîtra le 26 juin 1808.

Notice bibliographique

D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 3ème volume, p. 13-16)


Pour citer ce document

André Marie Constant Duméril, «Mardi 8 mars 1808», correspondancefamiliale [En ligne], Correspondance familiale, 1800-1809, 1808,mis à jour le : 30/11/2006

Danièle Poublan

Cécile Dauphin

Centre de recherches historiques
EHESS
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F-75006 Paris