1799 |
1799-11
André Marie Constant DumérilDimanche 10 novembre 1799, 19 brumaire an 8
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à son père François Jean Charles Duméril (Amiens)
n° 121
19 Brumaire
Vous êtes très probablement impatients de nouvelles. J'ignore si celles que je vous adresse vous parviendront, je risque. Il est huit heures du matin, je ne suis pas encore sorti et n'ai vu personne c'est pourquoi je ne terminerai ma lettre que quand j'aurai vu les gazettes. Hier à 9 heures du matin seulement on a eu le bruit de la révolution1. vous verrez par la pièce ci-jointe ce qui est arrivé. On n'y conçoit rien. On dit que Barras a donné sa démission, quelqu'un qui l'a lu y a remarqué une pensée analogue à celle-ci : je suis flatté de voir le sort de la République entre les mains d'un homme que je lui ai fait connaître. On dit Sieyès et Roger d'accord. Moulin et Gohier aux arrêts chez eux. C'est la commission des inspecteurs qui gouverne. Les deux directeurs en bonne odeur y ont passé hier partie de la journée. ainsi que les ministres. Lindet y a reçu sa destitution. Fouché de Nantes parait être un des meneurs. Il y a eu ordre aux commissaires de la trésorerie de faire toute espèce de négociation pour obtenir 600 000ll. Deux cent mille ont été payées à midi et deux autres à trois heures. Les barrières ont été fermées pour tout le monde. Il fallait un ordre de Fouché ou de Bonaparte. J'ignore si cela dure. On débite d'autres nouvelles plus vagues, je m'arrête.
Duméril2 a obtenu aux référés une remise à 15 jours. Ce jugement lui donne beaucoup d'espoir et lui fournit le moyen de prolonger beaucoup, à ce qu'il pense.
Annexes
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 2ème volume, p. 72-73). A cette lettre étaient jointes des coupures de presse.
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