1801 |
1801-09
André Marie Constant DumérilLundi 3 août 1801, 15 thermidor an IX
Lettre d’André Marie Constant Duméril (Paris) à sa mère Rosalie Duval (Amiens)
n° 137
Paris le 15 Thermidor an 9
Maman, l'idée que tout ceci vous a fait de la peine augmente mon chagrin1. Vous aviez vu mon projet avec tant de satisfaction, vous les aviez secondés avec tant de jouissance, que leur anéantissement m'affecte encore par rapport à vous. il faut espérer et croire que tout est pour le mieux. jusqu’ici tout m’a réussi. tout m'a mené à un but. cependant je n'ai eu aucun plaisir dans la vie. je n'ai pas connu le bonheur. un de ceux dont je suis digne et que je saurai bien savourer sera celui d'un bon ménage. peut-être ne l'aurais-je pas trouvé. C'est une idée qui me console et c'est la seule qui m'ait donné du courage. j'ai reçu hier sa dernière lettre2 : j'en attends une aujourd'hui du père. Je n'aurai plus maintenant de rapport immédiat. Vous sentez bien que je ne puis pas aller à Amiens dans les circonstances actuelles. Je vais me remettre au travail de manière à m'étourdir. le malheur au reste n'est pas si grand que je me le suis figuré au premier abord. je regrette beaucoup les dépenses que je vous ai occasionnées ; mais vous avez été la première à en sentir la nécessité. je n'en suis pas moins reconnaissant. puissé-je vous rendre témoin du bonheur que vous me désiriez ! Je vous embrasse.
Votre fils C.D.
Annexes
Notes
Notice bibliographique
D’après l’original (il existe également une copie dans le livre des Lettres de Monsieur Constant Duméril, 2ème volume, p. 94-95)
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